MOYA.
Si je pouvais rendre tout ça Beau
je dirais allons à Moya
Les plages jumelles sur l’île
de l’autre côté –
Nyambo Titi
où les origines de Mayotte
sont à portée de main.
Les demi-lunes, les moitiés de cratère
où l’océan s’écrase
et l’écume s’épand en voile.
Les tortues échouent là
pour pondre
dans le ventre de cette cache de sable blanc
de la poussière de corail entre des murs de craie
comme un cirque
un amphithéâtre où jouent les éthers.
Derrière ce lieu sans âge
le grand cratère
Dziani Zaha –
Le lac Dziani –
où les bruns de la terre se mêlent
aux différents tons de bleus et de verts
là-haut le ciel
à gauche l’eau stagnante
à droite l’océan à perte de vue
la terre ocre tout autour.
Moya
où la tranquillité est en paix
seulement perturbée deux fois la journée
par les avions décollant
et atterrissant.
Les pies et les chiens y trouvent
des bébés chéloniens à manger.
Où – enfin –
chacun peut se détendre
et rêver que cette île
est tranquille.
Walter Ruhlmann
In LIBELLE – Mensuel de poésie, avril 2012, N° 233.