Walter RUHLMANN (France).

Par Ananda

MOYA.

Si je pouvais rendre tout ça Beau

je dirais allons à Moya

Les plages jumelles sur l’île

de l’autre côté –

Nyambo Titi

où les origines de Mayotte

sont à portée de main.

Les demi-lunes, les moitiés de cratère

où l’océan s’écrase

et l’écume s’épand en voile.

Les tortues échouent là

pour pondre

dans le ventre de cette cache de sable blanc

de la poussière de corail entre des murs de craie

comme un cirque

un amphithéâtre où jouent les éthers.

Derrière ce lieu sans âge

le grand cratère

Dziani Zaha –

Le lac Dziani –

où les bruns de la terre se mêlent

aux différents tons de bleus et de verts

là-haut le ciel

à gauche l’eau stagnante

à droite l’océan à perte de vue

la terre ocre tout autour.

Moya

où la tranquillité est en paix

seulement perturbée deux fois la journée

par les avions décollant

et atterrissant.

Les pies et les chiens y trouvent

des bébés chéloniens à manger.

Où – enfin –

chacun peut se détendre

et rêver que cette île

est tranquille.

Walter Ruhlmann

In LIBELLE – Mensuel de poésie, avril 2012, N° 233.