Mali : la transition s'accélère alors que l'ONU s'inquiète de la "menace terroriste"

Publié le 10 avril 2012 par Africahit

Dioncounda Traoré devrait bientôt être investi président de transition duMali. La vacance du pouvoir doit être officialisée ce mardi après la démission officielle du présidentAmadou Toumani Touré, renversé par la junte le 22 mars dernier. Cette investiture doit être suivie de la désignation d'un Premier ministre de transition "disposant des pleins pouvoirs" qui aura la charge de nommer un "gouvernement d'union nationale".

Lundi Dioncounda Traoré avait rencontré le chef de la junte au pouvoir Amadou Sanogo. Lors d'une conférence de presse avec la presse malienne, le chef de la junte s'est "personnellement" engagé "à respecter dans son intégralité" l'accord signé avec la Cédéao et promis une "tolérance zéro" à ceux qui chercheraient à entraver son exécution. Du côté de la médiation, menée par le Burkina Faso au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), on dit espérer que le premier Conseil des ministres pourra se tenir "avant vendredi". Selon l'accord conclu entre la junte et la Cédéao, la transition doit se clore par des élections présidentielle et législatives, dont les dates restent à fixer.


Les autorités intérimaires devront surtout tenter de pacifier le Nord, qui a achevé de tomber aux mains de rebelles touareg, d'islamistes armés et de divers groupes criminels. Le groupe islamiste Boko Haram, connu pour ses attaques meurtrières au Nigeria, compte parmi les groupes présents au Nord. "Ils sont plus de 100" et "étaient les plus nombreux" lors de l'attaque le 5 avril du consulat d'Algérie, a assuré une source sécuritaire malienne. Un groupe dissident d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a revendiqué l'enlèvement du consul algérien et de six membres de sa mission, qui étaient toujours lundi aux mains de leurs ravisseurs selon Alger.

Inquiétude de l'ONU

Le groupe a noué des contacts avec Aqmi et, selon certaines sources, ils ont même entamé une coopération qui fait craindre aux Etats de la région et aux pays occidentaux une jonction entre les deux mouvements. Face à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), les islamistes semblent avoir pris l'ascendant dans le Nord malien, en particulier le groupe Ansar Dine, appuyé par Aqmi.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé lundi sa profonde inquiétude à propos de la "menace terroriste" grandissante au Mali.