Cette étude publiée dans l'édition en ligne de Cancer, la revue de l'American Cancer Society suggère que trop de rayons X à l'occasion de radiographies dentaires entraîne un risque accru de tumeur cérébrale. Si l'utilité des radiographies dentaires n'est pas remise en question, ces résultats suggèrent une utilisation modérée de la technique d'imagerie, en particulier chez les enfants de moins de 10 ans.
Le rayonnement ionisant est le principal facteur de risque environnemental pour le développement du méningiome, la tumeur du cerveau primaire la plus fréquemment diagnostiquée. De nombreuses études ont déjà mis en garde contre un recours excessif aux examens d'imagerie médicale, scanographie et radiologie interventionnelle, sources d'une augmentation de plus en plus préoccupante de l'exposition aux rayonnements ionisants.
Pour examiner le lien entre les radiographies dentaires et le risque de développer un méningiome, le Dr Elizabeth Claus, Professeur à la Yale University School of Medicine et Hôpital Brigham and Women de Boston, et ses collègues ont étudié les données correspondant à 1.433 patients diagnostiqués avec un méningiome entre les âges de 20 ans et 79 ans entre 2006 et 2011, vs un groupe témoin de 1.350 personnes avec des caractéristiques similaires, mais sans diagnostic de méningiome.
Le risque est avéré avec les radios « bitewing » : Les auteurs constatent que les patients atteints de méningiome sont plus de 2 fois plus susceptibles que les témoins d'avoir déjà subi une radiographie « bitewing », c'est-à-dire avec un film maintenu en place entre les dents.
· Les personnes qui ont subi cet examen une fois par an ou plus, s'avèrent à risque multiplié par 1,4 à 1,9 de développer un méningiome.
Avec les radios panoramiques aussi : Ce risque accru de méningiome est également lié aux radios panoramiques soit effectuées à un jeune âge, soit chez l'adulte, sur une base annuelle ou plus fréquente.
· Les personnes qui ont subi ces examens avant l'âge de 10 ans ont un risque multiplié par 4,9 de développer un méningiome.
· Les adultes qui l'ont subi une fois par an ou plus, un risque multiplié par 2,7 à 3, selon l'âge.
Un rayonnement plus faible que par le passé : Les chercheurs précisent tout de même, qu'aujourd'hui, les patients sont exposés à de plus faibles doses de rayonnement que par le passé. Néanmoins, leur étude peut contribuer à accroître la sensibilisation quant à une utilisation optimale des radiographies dentaires, qui, dans une certaine mesure, font partie des risques modifiables. D'ailleurs, l'American Dental Association précise, dans ses lignes directrices, que les enfants ne subissent ce type d'examen qu'au maximum tous les 1-2 ans, les adolescents tous les 1,5-3 ans et les adultes tous les 2-3 ans. C'est donc, pour les dentistes, une nécessité évidente de peser les risques et les avantages des radiographies dentaires et les éviter, autant que possible, chez les patients qui ne présentent pas de symptômes.
Source: Cancer via Eurekalert (AAS) « Frequent dental X-rays linked to most common brain tumor” (Visuel © Andrey Kiselev - Fotolia.com)