Résultat de cette enquête, une femme victime de violences physiques au sein de sa famille sur cinq n'a pas porté plainte, ni parlé à qui que ce soit (police, ami, médecin, etc.) de ces agressions. Pour les violences sexuelles, la proportion de victimes murées ainsi dans leur silence est même de une sur trois.
Au total, 6% des femmes âgées de 18 à 59 ans disent avoir été l'objet d'injures sexistes, 2,5% avoir été agressées physiquement et 1,5% avoir subi un viol ou une tentative de viol en 2005 ou 2006.
Quand la victime se confie, «c'est rarement à la police», précise l'enquête, qui ne reçoit que 12% des victimes pour les violences physiques, et 8% pour les violences sexuelles, soit à peine une sur dix. Quand les femmes se décident à parler de l'agression subie, c'est plus souvent à un proche ou un ami (42%) ou à un professionnel (19%) qu'à la police.
«Tout se passe comme si elles cherchaient davantage à être comprises et soignées que vengées, ou comme si elles n'avaient pas confiance dans les chances de voir leur agresseur puni», commentent les auteurs de l'étude.
Les hommes, victimes aussi de violences conjugales
3,3% des femmes ont subi au moins une agression physique ou sexuelle
de la part d'une personne vivant avec elle. Une fois sur deux, c'est le
conjoint qui est l'auteur des violences envers la femme à l'intérieur
du ménage. C'est même le cas trois fois sur quatre quand il s'agit de
violences sexuelles. Dans le cas des viols, un sur cinq est perpétré
par l'ex-conjoint et la moitié des victimes connaissaient leur
agresseur, selon l'étude.
Les femmes ne sont pas les seules victimes : les hommes sont aussi parfois victimes de violences conjugales, physiques ou sexuelles, précise l'Insee. Ils sont moins nombreux que les femmes, mais «ils taisent ces violences encore plus certainement» souligne l'Insee.
L'enquête a été réalisée par l'Insee entre janvier et mars 2007 auprès de 17.500 personnes.
Laure Daussy (lefigaro.fr)
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