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Les 45 milliards d'euros de hausse d'impôt du candidat Sarkozy.

Publié le 10 avril 2012 par Letombe
Les 45 milliards d'euros de hausse d'impôt du candidat Sarkozy.

« Bonjour, je m'appelle, Nicolas Sarkozy, je suis candidat à ma réélection à la fonction suprême. Et j'ai décidé d'augmenter les impôts de 45 milliards d'euros en 5 ans. »
Evidemment, vous n'entendrez ni ne lirez cette profession de foi du candidat sortant. Pourtant, le chiffrage est là. On avait déjà noté qu'il avait rechigné à préciser quels services publics ou prestations sociales le Monarque allait sabrer. Il se contenta de communiquer de grands aggrégats, sans aucun détail par nature de dépenses. Il préférait évoquer les « collectivités territoriales » plutôt que les écoles, les collèges et les lycées, les routes départementales ou nationales, le RSA ou l'aménagement du territoire.
Côté impôts, ses perroquets aimaient à répondre que le plus dur avait été fait. Nicolas Sarkozy lui-même, dans sa fameuse lettre au peuple français, osa écrire: « il n’y aura aucune augmentation d’impôt nouvelle pour les ménages durant les cinq prochaines années ».
Habilement, Nicolas Sarkozy avait diverti l'attention médiatique vers ses simples annonces de campagne, soit moins de 10 milliards d'euros de dépenses nouvelles à financer. La ficelle était bien grosse. Certes, une large part des hausses d'impôts a déjà été décidée, sans attendre le débat présidentiel. Mais les Français doivent désormais en supporter l'essentiel.
Voici donc la liste de ces 45 milliards d'euros de hausse d'impôt que le candidat sortant aimerait nous faire oublier.
Hausse d'impôts déjà votées: 28 milliards d'euros pour 2012 (32 milliards d'euros pour 2016)
- Mesures du PLF2010 (annualisation des allègements de charges, suppression du crédit d'impôt sur les dividendes, hausse de TVA sur le Triple Play, Rabot général sur les niches fiscales, abrogation du crédit d'impôt intérêt d'emprunt, imposition au 1er euro des plus-values mobilières, etc): 12,4 milliards d'euros annuels...
- Gel des barèmes de l'IR, de l'ISF et des plafonds de donations: 1,7 milliard en 2012 puis 3,4 milliards en 2016. [Une mesure qui devrait rendre imposable à l'IR entre 100 et 200.000 ménages dès 2012].
- Majoration exceptionnelle de l'IS des grandes sociétés en 2012: 1,1 milliard par an.
[ Nicolas Sarkozy avait raillé l'idée d'augmenter l'IS des grandes entreprises, il a fait de même en 2012]
- Augmentation de la taxation des dividendes et des intérêts sur celle des revenus à l'IR (augmentation du PFL à 24%): 600 millions en 2012, puis 700 millions. [ Il a fallu la crise pour que, dans la dernière année du quinquennat, le Monarque se décide à ajuster partiellement l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail, cotisations sociales en moins]
- Suppression de niches (rabots supplémentaires, suppression de la loi Scellier en 2012, recentrage du PTZ sur le neuf, et rabot du CIDD de 20%): rien en 2012 mais 2,6 milliards en 2016.
- Augmentation du taux réduit de TVA (de 5,5% à 7%): 2 milliards
- Limitation des reports déficitaires d'IS: 1,5 milliard en 2012 puis 1,74 milliard d'euros en 2016.
- Suppression des Bénéfices Mondialisés Consolidés: 600 millions
- Hausse de 5 à 10% de la Quote-part pour frais et charges Plus-Values Long-Terme:250 millions d'euros annuels.
- Hausse de 1,2% (sic!) des prélèvements sociaux sur les revenus du capital: 1,33 milliard en 2012 puis 1,54 milliard.
- Suppression de l'exonération partielle de Taxe sur les Conventions d'Assurance (TSCA) pour les contrats solidaires et responsables: 400 millions en 2012 puis 460 millions d'euros.
- Instauration d'une contribution exceptionnelles sur les hauts-revenus: 410 millions puis480 millions d'euros. [une misère, comparé à l'ampleur des relèvements de TVA ]
- Alignement des cotisations du secteur de l'énergie (IEG): 200 millions d'euros
[Le secteur de l'énergie bénéficiait d'allègement de charges patronales qui sont ici annulées]
- Hausse du forfait social de 6% à 8%: 410 millions en 2012 puis 480 millions d'euros.
- Suppression de l'abattement de 30% d'IS des DOM :100 millions d'euros.
[ Nicolas Sarkozy avait oublié de prévenir les DOM quand il partit faire ses voeux ou sa campagne ].
- Intégration des heures supplémentaires dans le calcul des allègements de charges: 600 millions en 2012 puis 700 millions en 2016. [ Faiblement commentée, cette mesure est la première brèche dans la défiscalisation des heures sup', l'un des rares trophées de Sarkofrance ]
- Harmonisation de l'assiette de la Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés: 150 millions d'euros.
- Application de la CSG à la CLCA: 150 millions d'euros. [Pour masquer ses hausses d'impôts, Sarkozy usait et abusait de sigles. CLCA désignait... le congé parental. Fichtre ! Merci pour les familles !]
- Suppression de l'abattement pour frais professionnel pour les revenus qui ne constituent pas du salaire: 80 millions d'euros
- Réduction de l'abattement pour frais professionnels de 3 à 2%: 550 millions d'euros en 2012 puis 640 millions d'euros. [ une mesure, comme les autres, annoncée l'été dernier ].
- Hausse de la fiscalité sur les alcools: 340 millions en 2012 puis 390 millions d'euros.
- Création d'une taxe sur les boissons sucrées : 350 millions puis 410 millions d'euros. [Taxer le Coca Cola et consorts sous prétexte de santé publique alors qu'il ne s'agissait que de trouver des économies, était l'une des plus jolies tartufferies du quinquennat. ]
- Révision du barème de la taxe sur les véhicules de société: 100 millions d'euros.
Hausse d'impôts à venir d'ici à 2016: 13,5 milliards d'euros
Ce n'était pas tout. Pour justifier de sa crédibilité, Nicolas Sarkozy avait encore 13 milliards d'euros de hausse d'impôt complémentaires dans sa besace de candidat sortant.
- Suppression de la Prime pour l'emploi: 2,5 milliards d'euros
[Cette disposition concernait 8 millions de personnes. La prime était versée une fois par an sous la forme d’un chèque, d’un montant moyen de 500 €, envoyé par le fisc, rappelait le Parisien. Elle sera supprimée pour financer la baisse des cotisations familiales sur les salaires entre 1 et 1,3 fois le SMIC]
- Réduction d'abattement sur les dividendes: 1,5 milliard d'euros
[ Une mesure discrète, sans beaucoup de précision. Il fallait équilibrer le chiffrage...]
- Impôt minimal sur les grands groupes: 3,0 milliards d'euros
[ Voici 3 semaines, Nicolas Sarkozy avait découvert que les sociétés du CAC 40 n'acquittaient quasiment pas d'impôt sur les sociétés, 5 milliards d'euros à peine. Il avait décidé de les imposer de 3 milliards d'euros par an, sans davantage de détail]
- Taxe sur les exilés fiscaux: 0,5 milliard d'euros
[L'un des rares annonces nouvelles de Nicolas Sarkozy, l'imposition des exilés fiscaux était soigneusement distinguée de la lutte contre la fraude fiscale ... cf ci-dessous]
- Taxe sur les entreprises Internet: 0,5 milliard d'euros
[C'était le retour de la Taxe Google ! On souriait.]
- Taxe sur les transactions financières élargies aux produits dérivés: 3,0 milliards d'euros
[ Nicolas Sarkozy était ce président 
- Réduction des niches fiscales: 1,0 milliard d'euros
[Aucun détail, on verra plus tard]
- Lutte contre la fraude fiscale: 1,5 milliards d'euros
[C'était le pompon. Pour équilibrer son budget d'après 6 mai, Nicolas Sarkozy avait besoin d'hypothéquer quelques résultats de lutte contre la fraude fiscale ]
Ami sarkozyste, reste avec nous.


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