Comité de défense des familles expulsées.

Publié le 10 avril 2012 par Maurice Puault

Comitédedéfensedesfamillesexpulsées

Romainville, le 5 avril 2012

Le droit au logement est inaliénable.

Le préamblule de la constitution du 1946 stipule :

"...quelasauvegardedeladignitédelapersonnehumainecontretouteformededégradationestunprincipeàvaleurconstitutionnelle."

".... qu'il résulte de ces principes que la possibilité pour toute personne de disposer d'un logement décent est un objectif de valeur constitutionnelle....".

Toutes les expulsions avec les interventions policières à la demande du bailleur, sont inhumaines, intolérables, injustes. Elles doivent être condamnées.

Les populations vivent de plus en plus dans l'extrême précarité. le chômage, le pouvoir d'achat en baisse incessante, l'augmentation des loyers et charges, les bas salaires;......ne peuvent pas permettre de vivre décemment.

Ainsi, petit à petit des familles sont destructurées, et les conduisent à toutes formes de désocialisation. Les expulsions ne peuvent qu'accentuer cet état de fait.

La jeunesse est stigmatisée. Montrée du doigt et rejetée, cela conduit à la haine, à l'individualisation.

Pourtant des textes existent qu'il serait bon de respecter à la lettre.

La convention internationale de l'enfant, ratifiée par la France en 1990, stipule :

- article 3 : 1) ....." Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale.

2) les Etats parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées.

3) les Etats parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié......"

- article 16 : 1) Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privé, sa famille , son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation.

2) L'enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Posons-nous la question ?

Quel enfant peut comprendre l'ignominie d'une expulsion ?

Comment ne pas voir que cette incompréhension peut conduire à une radicalité et un rejet de cette société vécue comme profondément injuste ?

Il existe des lois et des institutions pour protéger l'enfant et favoriser son épanouissement.
La justice, la police, les éducateurs, l'école etc..... représentent des moyens de prévention qui doivent être pourvus de tous les moyens nécessaires à leur mission et à des conditions optimales pour faire respecter les droits rappelés ci-dessus.

Toutes formes d'expulsions, sont des formes de violence contre les familles et engendrent de fait des désordres :

- 1) par l'intervention des forces de police, qui expulsent sans ménagement. Ainsi, une maman avec ses trois enfants se retrouvent à la rue en pyjama, sans pouvoir donner le petit déjeuner aux petits, cette autre, se retrouve à la rue manu-miltari avec deux enfants. Elle trouve une chambre dans la région parisienne et est obligée de faire tous les jours l'aller et retour en transport en commun de son lieu de couchage à Romainville, les enfants étant scolarisés à Romainville. Une autre personne paie une chambre d'hôtel depuis le mois d'août 2011.

Deux papas, ne peuvent plus garder leurs enfants étant sans domicile fixe.

- 2) par l'insécurité sociale que vivent ses foyers. Les enfants se posant de multiples questions sur leur devenir, questions restant sans réponse.

Se faisant, nous prenons acte de la volonté des élus de ne pas se satisfaire d'une situation d'expulsion et de tout faire pour veiller à la tranquillité des locataires du parc HLM.

Néanmoins, force est de constater que les décisions d'expulsion engendrent le trouble, portent atteinte aux droits en général, et fragilise le rapport à l'autre, porte un coup à la solidarité.

Malgré ces situations dramatiques, nous refusons l'idée émise qu'il existerait "un lieu de non droit".

A l'heure d'aujourd'hui, des familles sont encore sans logement. Nous exigeons que ces situations inhumaines cessent, et qu'à l'avenir la municipalité promulgue un arrêté interdisant les expulsions et les coupures d'électricité comme l'ont déjà fait 13 maires de la Seine-Saint-Denis.

Par ces mesures, le droit au logement, les droits des enfants, les conditions de vie dignes et apaisées seront respectés.

Notre collectif, qui agit pour le droit au logement pour tous et pour le progrès social rejette toutes les formes de violence portant atteinte au respect et à la dignité humaine, d'où qu'elles viennent, car elles ne permettent en aucun cas de résoudre les problèmes sociétaux, et qui sont liés à des conditions de vie indignes du 21ème siècle.

Avec le soutien de : Front de Gauche de Romainville