- C’est « un mot-obus » résume Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écologie du PG, « comme le mot “décroissance”, c’est une manière de frapper les esprits. Si on avait dit que le Front de gauche était pour le développement durable, tout le monde aurait répondu “nous aussi” ».
- En réalité, cette évolution s’intègre dans un mouvement beaucoup plus global de réinvention de l’anticapitalisme autour des luttes et revendications écologistes, depuis le début des années 2000.
- Jean-Luc Mélenchon fait désormais de son refus de la croissance un front de rupture avec la sociale-
démocratie, comme il vient de le déclarer dans un entretien étonnant avec le site Reporterre : « Nous
ne disons pas que nous allons répartir les fruits de la croissance ! La social-démocratie est organiquement liée au productivisme, quand elle dit ça, puisqu’elle déclare qu’il n’y a de progrès social que dans le cadre du productivisme. Nous, on pense exactement l’inverse, on pense qu’il n’y a de progrès économique que s’il y a du progrès humain et du progrès social. » - La planification écologique du Front de gauche semble ainsi plutôt jouer un rôle de communication
pacificatrice entre des salariés de l’industrie conscients d’être vus comme d’indécrottables pollueurs, et le souci grandissant pour la nature de la société dans laquelle ils vivent. Une formule attrape-tout qui
commence à façonner un compromis inédit entre bleus de travail et souci de la planète. C’est peu par rapport à la révolution annoncée par le tribun Mélenchon. Mais cela pourrait marquer un véritable changement dans la culture syndicale.
La planification écologique : enquête sur une idée rétro-futuriste
Publié le 10 avril 2012 par Boprat
Source : MédiaPart