(Jour N - 13). Ridicule ! Sans doute est-ce pour le mieux tacler dirions-nous en langage footballistique ? De sa part, nous ne saurions nous attendre à des tacles à la régulière : il vise non pas le ballon mais la cheville voire la jambe. Hier midi, cherchant des articles sur le sujet, j’ai craché une fois de plus sur mon clavier en pouffant de rire mais ma tasse de café étant opportunément vide et ne buvant aucune mousse, ce ne fut cette fois que ma salive…
Je savais au demeurant ce à quoi m’attendre sur Google Actus dans la mesure où la veille au soir avant de fermer boutique, j’avais lu rapidement un article qui m’apprenait que l’UMP restait le bec dans l’eau pour la logistique - notamment le transport des militants et sympathisants - de province aussi bien de la Région parisienne, faute de TGV et d’autocars. Quelle conclusion en tirer sinon que ce meeting en plein air Place de la Concorde aura été totalement UM/Provisé au dernier moment (il y a seulement une semaine) par le génialissime président-candidat dans le seul but d’imiter le meeting en plein air prévu le même dimanche 15 avril 2012 par François Hollande et ses équipes.
C’est d’ailleurs le titre et l’amorce de l’article de Bastien Hugues Sarkozy à la Concorde le 15 avril : un meeting un peu trop improvisé ? (Francetv 6 avril 2012) qui m’a fait crachouiller sur mon clavier. Excusez du peu mais je lus que lors de sa conférence de presse du jeudi 5 avril Nicolas Sarkozy a assuré : « Je n'avais pas observé que M. Hollande faisait un rassemblement le même jour, encore que j'aurais pu m'en douter »… « ne pas laisser Hollande faire du monde tout seul à Vincennes » à une semaine du premier tour de l’élection présidentielle selon l’UMP lis-je sur Les Echos Nicolas Sarkozy réplique au meeting parisien de François Hollande le 15 avril (5 avril 2012).
Je continue d’ailleurs de rigoler car je ne sais si vous l’aviez remarqué depuis plus d’un an et même bien avant, à chaque fois qu’il y eut des événements, des initiatives, etc. mettant le Parti socialiste ou certaines de ses personnalités en avant sur le plan médiatique, Nicolas Sarkozy tenta de manière tout aussi UM/Provisée d’en éclipser la portée médiatique : visite ici ou là, décidée la veille pour le lendemain, déclaration à la presse ou - surtout - à la télévision. D’ailleurs, les journalistes ne s’y trompèrent pas, leurs articles sinon leurs titres indiquant sans ambages que Sarkozy cherchait à reprendre la main.
« Je n’avais pas observé »… Tu parles ! Il ne fait que cela : épier ou faire épier les moindres faits et gestes, déclarations, déplacements et visites de François Hollande. Celui-ci va-t-il dans un lieu ? Nicolas Sarkozy y court dare-dare. Il ne maîtrise plus d’aucune façon son fameux « agenda médiatique » - bouée de sauvetage du névrosé bloqué au stade anal, faute d’avoir réglé son Oedipe et qui entend avoir tout sous son contrôle.
Voilà-t-y pas qu’il est maintenant à la remorque de l’agenda politique de François Hollande ! Qui suit son petit bonhomme de chemin sans se soucier le moins du monde des errances de Nicolas Sarkozy. Obsédé, obnubilé. Fasciné comme le petit lapin - forcément Duracell pour être aussi agité, y compris du bocal - par le boa constrictor qui n’en fera qu’une bouchée.
La névrose étant mère de répétition, et toute la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2012 visant à répéter à l’infini toutes les « recettes » qui lui auront permis de l’emporter en 2007, sans comprendre une leçon fort connue de la gastronomie : n’importe quel chef, grand ou petit, perd très facilement son ou ses « étoiles » si la qualité qui les lui avait fait obtenir n’est plus au rendez-vous, ou l’art de gâcher les meilleurs plats à cause de mauvais ingrédients. En n’ayant garde d’oublier que pour une petite cuisinière sans prétention comme mémé Kamizole, il est rare de réussir deux fois tout aussi parfaitement le même plat.
Or donc, je lis que le choix de la Place de la Concorde ne doit rien au hasard puisqu’il serait symbolique de sa victoire du 6 mai 2007 : il y aurait fêté sa victoire devant plusieurs dizaines de milliers de personnes… Avant d’aller la fêter - vraiment - au Fouquet’s avec le nec plus ultra de ses amis multimilliardaires. Bling-bling qu’il traîne comme un sparadrap collé sur ses talonnettes.
Nicolas Sarkozy aura beau dire que "la mobilisation est plus forte qu’en 2007 et sentir monter la vague" (Francetv 7 avril 2012) - j’y reviendrais, moi ou les personnes invitées à s’exprimer sur le blog - mais cette vague je la vois nettement plus comme celle d’Hokuzai, un tsunami identique à la « vague bleue » ayant drôlement rétréci au « votage » (19 juin 2007).
Un démenti contre cet optimisme de façade, lu sur un article de Thierry Guerrier Meeting de Sarkozy : casse-tête de TGV (Europe 1, le 6 avril 2012) : « L'inquiétude règne au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, au sujet de la préparation de son grand meeting de la Concorde. Avec les vacances de Pâques, l'équipe du président-candidat se demande comment acheminer les quelque 50.000 personnes qu'elle souhaite réunir au coeur de Paris le 15 avril. Et pour cause : impossible de réserver des TGV spéciaux en raison des vacances scolaires. Restent les autocars en Ile-de-France. Problème : ils ont tous été réservés par le PS, pour le grand meeting parisien de François Hollande le même jour »…
Preuve par neuf s’il en fallait que François Hollande et ses équipes ont préparé ce grand meeting de longue date et que rien n’a été laissé au hasard. Du vrai travail de pro ! De surcroît un très lourd week-end de vacances, avec un fort possible chassé-croisé entre vacanciers de deux zones, partant pour une semaine ou rentrant de vacances. De quoi prévoir des TGV pris d’assaut et des autoroutes saturées. Pas vraiment de quoi donner envie aux militants de province de venir envahir la Place de la Concorde comme le souhaitait Sarkozy (Le Point 5 avril 2012). Petite anecdote en passant : l’UMP n’aurait même pas demandé à la Mairie de Paris l'autori-sation de tenir ce rassemblement sur une place publique !
Autre problème de logistique, le même jour se court à Paris le célèbre Marathon de Paris qui doit passer aussi bien à Vincennes - mais bien plus tôt - et Place de la Concorde. Les militants de l’UMP devront faire fissa pour dégager le terrain sauf à être balayés par une autre « vague » qui n’appréciera sans doute guère le moindre obstacle sur son passage.
Nicolas Sarkozy espérait 100.000 personnes mais peinerait donc à acheminer les 50.000 sympathisants de province nous apprend Maud Pierron de 20 Minutes Pas de problème dit l'UMP... qui appelle ses militants à la «débrouillardise» (6 avril 2012). L’on peut faire confiance aux flics de Guéant pour grossir les chiffres de la participation de militants UMP et minorer ceux des participants au meeting de François Hollande. Il n’empêche, les photos et vidéos pourront bien utiliser tous les trucages connus - grand angle ou plan rapproché notamment - elles ne résisteront pas à l’analyse. Je ne remercierais jamais assez mon grand maître en la matière - Pierre Muller - de nous avoir initiés à cet art lors d’un stage vidéo à la Maison de la culture d’Orléans en 1979. Leçon restée gravée dans ma mémoire.
Appelant donc à la "débrouillardise" (Flash-Info du Figaro 6 avril 2012) dans une lettre aux militants et sympathisants de l’UMP, Jean-François Copé fait assaut de crétinisme : « Nous avons moins de 10 jours pour préparer ce rassemblement. - preuve même de l’UM/Provisation - Pour vous aider, le siège national se mobilise totalement. Nous allons prévoir autant de trains et de cars que possible. Mais je sais aussi pouvoir compter sur la réactivité et la "débrouillardise" de chacun ». Pour les TGV et les cars, c’est rapé.
Reste donc les solutions individuelles : « Selon l'endroit où vous habitez, en avion, en voiture, en covoiturage, en RER, en métro, à vélo, à pied... tous les moyens de transport seront bons pour rallier la place de la Concorde, à Paris, et répondre à cet appel exceptionnel (….) de Nicolas Sarkozy qui nous réunit pour manifester notre amour de la France - qui n’en a vraisemblablement rien à foutre ! - et notre refus du déclin et du repli, notre volonté de sortir de la crise pour construire ensemble la France forte ». Plus que fendard, s’agissant de celui quia mis la France - et ses habitants - plus bas que terre.
Avec le gimmick désormais bien connu : « le peuple français est en train de déjouer tous les pronostics, tous les scénarios écrits à l'avance" par "le petit monde des commentateurs" et de "montrer qu'il est libre et indomptable »… Bof ! Bof ! Il restera à prouver que cette « France silencieuse » est prête à payer la peau des fesses des billets de TGV achetés au dernier moment ou l’essence - devenue produit de luxe - pour aller soutenir Nicolas Sarkozy, ou mieux encore, rentrer de vacances spécialement… A l’UMP, ils auront beau affirmer « On n’est pas assez fou pour organiser un tel événement si on est incapable de mobiliser », je crois bien que si !
Mais plus fort encore : sur un article d’Europe 1 L'UMP bat le rappel pour le meeting du 15 avril (6 avril 2012) j’apprends que Copé appelle à ce rassemblement des seuls supporters de Nicolas Sarkozy « au cœur de la capitale, sur cette place qui appartient à tous les Français »… Tiens, donc ! Tout a fait emblématique de la confiscation de la France au profit de quelques uns et de ses affidés par cette clique répugnante. Un seul mot d’ordre : « Dégage ! ». Ils ne valent pas plus cher que les Ben Ali.