(Edit du 9/04/12: Ok donc j'avais ça dans mes brouillons depuis 4 mois, je l'avais pas publié parce que j'étais embarrassée pour moi même en me relisant mais bon tant pis, vous en faites ce que vous voulez et merde.)
N'ayant actuellement pas grand chose à faire de mes journées à part réviser ma grammaire et ma stylistique, je vous propose un bilan de mon année musicale. Je suis incapable de faire des tops cette année, donc c'est essentiellement un aide-mémoire vaguement chronologique. Aussi, je me suis rendue compte en rédigeant tout ça que je sais plus trop ce que j'ai fait de la première partie de l'année, je devais être un peu en fin de course et du coup je dois faire un blocage psychologique sur cette période. On va donc admettre qu'il n'y a pas eu de mois de janvier et de début février.
2011, c'était pour moi:
- Les 16 minutes 46 de Lost Highway de Joensuu 1685, premier titre parfait de l'année.
- Ecouter Weekend en boucle pendant quelques jours, spécialement l'enchaînement Monday Morning / Monongah, WV. Etre ensuite capable de placer la bourgade du même nom sur une carte des US.
- Zonoscope et Cut Copy au Nouveau Casino en Mars. Sur environ 100 sets vu cette année, j'ai constitué un top 3 très sommaire: y'a eux, Matthew Dear et les Rapture. Toute personne présente au Nouveau Casino ce soir là pourra témoigner, on a rarement autant dansé avec les bras.
- Les 15 minutes 5 de leur Sun God, runner-up pour le titre de morceau parfait de l'année.
- Voir The Radio Dept. pour la première fois, puis passer le reste de l'année à les écouter dès qu'on ne sait pas quoi mettre d'autre. Les revoir dans leur milieu naturel début août. Ecouter The Worst Taste In Music au moins une fois par semaine quand c'est pas 3 fois par jour.
- Re-tomber en amour avec Kurt Vile, remplacer la monomanie Hunchback par une monomanie Society Is My Friend. Considérer un instant la possibilité de se faire pousser les cheveux pour, comme lui, pouvoir se cacher derrière, et les raser à nouveau. Regretter de pas traîner plus dans les petites rues de Paris.
- Voir enfin Peter Bjorn and John, récupérer une grosse main bleue en mousse à 3 pouces, les entendre jouer la quasi totalité de l'excellent Gimme Some et gagner un câlin d'ours de Björn (see what I did there?) à la fin, probablement parce que j'avais du dire un truc un peu niaiseux dont moi seul possède le secret et que ça a touché son coeur froid de viking barbu. Je suis un peu l'embarras de mes potes parce que quand on me retient pas je dis des trucs parfaitement compromettant pour mon intégrité aux musiciens (pour pas que mon jeu de mots suédois se perde, sachez que Björn ça veut dire ours à la base, voilà voilà)
- Les Queens of The Stone Age jouant leur premier album en entier, avec en bonus le déguisement de prêtre de Josh Homme. Dans le public tout le monde était content et portait des tshirts de groupes. Il faut savoir que l'ambiance d'un concert est généralement proportionnelle au nombre de gens en tshirts de groupes, c'est presque scientifiquement prouvé. Donc là c'était très très bien.
- Aller à la Villette Sonique avec les potes, rien écouter sérieusement à part peut être Caribou mais faire une excellente sieste dans l'herbe. On peut pas toujours être super impliqué dans ce qui se passe.
- On a affronté la Flèche d'Or en juin pour voir The Rural Alberta Advantage. Parvenir à survivre dans une salle à + de 50°C et voir en récompense l'une des meilleures performance live de l'année, c'était cool. Ils ont fini leur set au milieu du public, j'ai observé ça en grimpant sur la scène pour pouvoir prendre des photos et c'était très joli et j'ai fait plein de sourires.
- Plus tard dans le mois, collecter du postillon de Matt Shultz de Cage The Elephant en montrant que je connaissais toujours les paroles d'In One Ear par coeur. C'était beau, on a remis ça à Rock en Seine en août, c'était moins intime mais plus physique. Chialer sur Shake Me Down, systématiquement.
- La vidéo de Still Life des Horrors, vue pour la première fois en pleine nuit dans mon hamac.
- 4/5 fois dans l'année, n'écouter que le 3° album de Johnossi pendant deux jours, sans raison précise.
- L'album Prom de Grooms, qui permet d'enfin associer le prénom Aisha à une chanson pas complètement insupportable.
- Matthew Dear dans son église Suédoise. Matthew Dear partout, Matthew Dear tout le temps. Black City est certes sorti en 2010 mais c'est finalement l'album que j'ai le plus écouté cette année. Emmerder mon prochain avec Matthew Dear.
- Les danses des Suédois en général, les danses des Suédois après The Radio Dept. en particulier. Le mec qui dansait à côté de nous pendant Kanye au Way Out West. Entendre Can't Tell Me Nothing en live, danser avec des morceaux de rubans de papier au bout des doigts et un air ravi. Les gens qui devenaient fous pendant Edward Sharpe.
- Ecouter Pulp pendant tout le vol de retour, rentrer à la maison et écrire de longues pages impubliables sur Matthew Dear.
- Retrouver Neon Indian. Surtout s'arrêter sur Fallout et Suns Irrupt.
- Le concert de Death From Above 1979 à Rock En Seine et son public un peu épars mais passionné. On est restées pendant tout le truc à la limite de la zone de danger, soit le devant 100% masculin de la fosse, parce qu'on est des meufs et que la pluie de l'après-midi avait rendu le terrain un peu difficile, mais on en aura pas moins apprécié la puissance et la cradeur du spectacle. On a hurlé Pull Out jusqu'à s'en déchirer les cordes vocales. Et les haters n'avaient qu'à continuer à attendre les Arctic Monkeys dans la boue.
- Se compromettre dans le moshpit de My Chemical Romance pendant le même festival, le sourire au lèvres et le point levé pendant Destroya et Teenagers. La vie au delà des complexes c'est mieux.
- The Rapture à la Maroquinerie, concert passé aux pieds de Luke Jenner à tenter de contenir mon émotion et mes cordes vocales douteuses. J'avais attendu ce moment 5 ans, depuis que Pieces of People We Love avait fait office de BO à ma rentrée au lycée, donc comme vous pouvez l'imaginer, c'était pas très très beau à voir. En cadeau ils avaient mis en 1° partie ce qui s'apparentait à une portée de chatons reprenant du Animal Collective, les Anglais Beaty Heart pour être plus spécifique.
- Faire de l'eye-contact délicieusement awkward le lendemain avec Gabriel le saxo alors que je distribuais des flyers devant le concert de Primal Scream. J'aime à penser que le sourire en biais qu'il m'a adressé indiquait qu'il avait reconnu en moi l'un des 4 attardés qui chantaient les chansons de son groupe en respirant de l'hélium à la sortie de la Maro.
- Y'a eu cette semaine que j'ai passé à écouter Warpaint en boucle à l'issue de laquelle j'ai cru que j'allai tomber du côté fan des voix de filles de la force. Heureusement c'était "juste une phase", je suis revenue aux trucs plus virils peu après. Mais Jenny ça reste ma meuf dans ma tête.
- Acheter du merch Islandais avec de la monnaie Suédoise à la Flèche d'Or. Ca reste un petit exploit qu'il est bon de signaler.
- L'album de Big Troubles et surtout leur chanson Misery. Les grosses guitares faciles sur des voix d'ados.
- La date parisienne du Fat Cat Tour, juste pour le plaisir inégalable d'écouter de chatoyants accents Ecossais avec The Twilight Sad et We Were Promised Jetpacks. Vouloir retourner en Ecosse, se heurter aux réalités administratives de la fac et finalement se résoudre à moisir une année supplémentaire à Paris.
- Faire une requête à Ryan Adams pendant l'enregistrement de l'Album de la Semaine, le voir jouer la-dite requête et avoir du coup l'impression d'être la grande gagnante du jeu suprême de l'existence, parce que Ryan Adams est placé très haut dans mon panthéon personnel, il fait partie de ces musiciens dont j'ai pitoyablement tenté d'imiter le style l'espace de quelques semaines quand j'étais une lycéenne influençable. Mettre le mois suivant les pieds au Trianon pour la première fois, malgré environ 40 de fièvre et ignorer la maladie depuis le haut d'un balcon en buvant des bières pendant que Ryan déballe en contrebas 2h de chansons parfaites.
- Bon Iver et Jens Lekman à la Grande Halle de la Villette, car on va pas se mentir, ces deux là ont un peu sauvé un Pitchfork Festival en grosse demi-teinte. Y'avait aussi Real Estate et les Wild Beasts qui avaient donné un peu de sens à la première journée, mais aucun des deux n'étaient vraiment renversants. Les hot dogs New Yorkais, qui ne valent quand même pas leurs homologues suédois.
- Fin octobre je me suis souvenue que j'étais une ultra fangirl de Blur, je sais plus trop à quelle occasion c'était mais en tout cas j'ai passé deux semaines à enchérir sur des trucs les concernant sur eBay avec un argent que j'avais pas forcément, j'ai pleuré en matant No Distance Left To Run, la partie doc et la partie live, puis après j'ai passé quelques jours à m'identifier à Graham Coxon. Le problème c'est que j'ai une vue parfaite et que je sais pas jouer de la guitare, donc c'était pas évident.
- Aller voir CANT au Nouveau Casino parce que ça fait près de 2 ans qu'on a pas vu Chris Taylor se mettre sur la pointe des pieds, réfléchir à l'absurdité magique de l'existence pendant qu'il coupe les cheveux de mon amie Julie dans la salle de bain derrière la scène.
- On aura aussi vu Crash of Rhinos à l'International fin novembre. Il restait plus grand monde quand ils sont monté sur scène mais c'était d'une honnêteté remarquable, et leur façon de gueuler en choeur dans leurs micros ça m'a rendu assez heureuse. La toute fin de 2011 ce fut Iceage au Point Ephémère mais ce fut tellement bizarre que ça ne compte pas vraiment.
TL;DR: le live > les albums.