Pour tenter de sortir de cette ornière, la ville a, au détour d'une délibération votée par le dernier conseil de Paris, fait savoir qu'elle négocie avec les architectes Berger et Anziutti de telle manière que certaines des missions qui leur ont été attribuées soient sorties du contrat, par exemple la signalétique ou le choix des mobiliers. "Elles seront attribuées à l'issue d'appels d'offres séparés", indique la ville en vendant d'avance la mèche.
Bizarre autant qu'étrange. Car le bon sens, qui a de temps en temps des traductions juridiques, veut naturellement qu'il ne faille pas comparer des carottes et des navets et que la hausse de la rémunération des architectes s'apprécie à périmètre constant. S'ils ont moins à faire, cela ne voudra pas dire que la limite des 20 % d'augmentation n'a pas été franchie mais qu'elle l'a été dans le cadre de prestations diminuées.
Bref, les manipulations continuent pour tenter de sauver du naufrage le gros bubon que Delanoë veut léguer à Paris et qui resterait la manifestation la plus évidente de la mystification que fut son mandat. Si jamais une association locale ou un simple contribuable parisien l'apprend, ça risque de faire jaser ...
En attendant, pourquoi se gêner, la même délibération autorise la mairie à payer à Berger et Anziutti les prestations qu'ils auraient fournies avant janvier 2012. Il serait bon que la préfecture de Paris regarde dans les détails à quoi elles correspondent vraiment. Ce serait en effet tout à fait illégal et même scandaleux que ces versements permettent d'arroser la maîtrise d'ouvrage comme si de rien n'était pour ce qui leur reste à faire. Rappelons que Berger et Anziutti devaient livrer la Canopée en septembre 2013. Le retard minimum, et les dérives financières qui vont avec, est déjà d'au moins deux ans !