Shame // De Steve McQueen. Avec Michael Fassbender et Carey Mulligan.
L'an dernier on parlait beaucoup de Shame, et en général en très bien. On parlait même de chef d'oeuvre, de film captivant, etc… Et moi qu'est ce que j'ai vu : la plus grosse arnaque d'une heure
quarante de ma vie je crois. Shame c'est un film avec une histoire oui, une histoire névrotique aussi, mais carrément à côté de la plaque pour moi. J'ai vraiment pas aimé le déroulement de ce
film, où j'ai plus eu l'impression que Michael Fassbender faisait de la publicité pour des sites pornographiques (autant dire que citer une bonne dizaine de pratiques sexuelles différentes allant
de la creamy pie à la double pénétration) bien plus que raconter une histoire qui aurait pourtant pu être terriblement touchante et attachante. Au fond, Shame c'est aussi un film qui tente de
culpabiliser les hommes, ceux qui regardent du porno tout simplement. Je pense que l'on est tous fait de la même façon, mais Steve McQueen ne peut pas s'empêcher de rendre cette chose abjecte
(notamment quand Brandon se retrouve avec une tonne de porno sur son ordinateur au boulot, ou alors qu'il va s'agiter le légume encore et encore de partout où il peut, et dans tout ce qu'il peut
trouver). C'est dégueulasse, pas déroutant, mais terriblement ennuyeux.
Le film aborde de manière très frontale la question d'une addiction sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Quand sa sœur Sissy arrive sans
prévenir à New York et s'installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie...
Shame aurait pu être un bon film, si seulement on s'était vraiment concentré sur la relation entre Brandon et as soeur, Sissy. Une relation presque ambiguë entre les deux personnages. J'aurais
largement préféré que l'on fasse coucher ensemble ces deux personnages, quitte à réellement entrer dans l'excès, dans le film sulfureux et vraiment choc. Mais non, on reste terre à terre. Carey
Mulligan reste cependant une tellement bonne actrice dans ce film qu'elle mérite d'être applaudie pour tenter de sauver le navire avec ses petites forces qu'elle a encore au fond d'elle, j'en
suis certain. Même si Steve McQueen a un bon crochet de caméra (on ne peut pas dire que son film est moche, car esthétiquement c'est un sans faute), mais le souci c'est que Shame veut trop entrer
dans le moule du film d'auteur qui respire les vieilleries et l'ennui le plus total. J'aurais tant aimé voir un film sur la névrose de la vie, les dérives de la fraternité, l'amour, … mais le
tout plonge dans un univers sexuel et de voyeurisme qui ne m'a vraiment pas plu.
Steve McQueen nous offre donc avec Shame un film complètement décousu, qui nage entre la névrose d'un personnage seul, l'histoire difficile d'une soeur qui sort d'une relation compliquée et qui
tente de se reconstruire, sans compter sur l'amour qui va tomber sur la tête de notre héros d'ici la fin du film. Shame est un film qui doit traduire le malêtre de son réalisateur, et désolé mais
ce n'était pas trop ce que j'avais envie. L'obsession pour le porno est vraiment la seule chose que j'ai retenue de ce film, et le fait qu'il arrive presque à me dégouter toute image sexuelle que
mon imagination pourrait me projeter. Au fond, je suis certain que Shame doit faire un tabac dans les instances religieuses pour dire à ses fidèles que le porno ça rend cinglé comme ça. Et le
seul moyen d'en sortir c'est de tout arrêter d'un coup.
Note : 2/10. En bref, beaucoup de bruit pour… rien.