Pourtant tout père autoritaire sait qu’après la punition le fils choisit de se soumettre ou bien de désobéir davantage. Dans certains points à l’Est de Cuba ont eu lieu des protestations de rue suite à l’arrestation d’activistes, et elles ont déclenché en suivant la vague de répression policière. Hier un groupe d’officiels et de membres de la Sécurité Nationale ont encerclé la maison de l’opposant José Daniel Ferrer, et ils l’ont emmené lui, son épouse et quelques autres collègues. Ils ont également emporté tous objets jugés subversifs : livres, journaux, photos, ordinateurs. Aucun des témoins ne se souvient qu’ils aient montré quelque ordre de mission ou de confiscation, encore moins un mandat d’arrêt.
Lorsque le riz sous les genoux, les coups de fouets sur le dos et la réclusion dans l’obscurité ne fonctionnent plus, le patriarche despote sait qu’il doit serrer les poings. Il croit qu’en augmentant la gravité de la correction il fera revenir le rejeton à la raison, mais en réalité il ne fait qu’accroître la rébellion. Y compris ceux qui n’ont jamais osé contrarier le gouvernement savent que ces pénitences de plus en plus plus fréquentes génèrent chez eux de la sympathie pour l’agressé et non pour l’agresseur. Etre témoin de la répression accélère ainsi le processus de complicité entre citoyens face au totalitarisme. Chaque coup donné à l’un peut réveiller l’autre, qui fait semblant de dormir tranquillement à côté. Ensemble ils ont l’opportunité de trouver la fenêtre pour échapper à l’enfermement ou, autre solution, de préciser le moment où c’est le papa qui passera par la fenêtre.
Traduit par Jean-Claude MAROUBY