Le club des cinq et la Presidentielle 2012

Publié le 08 avril 2012 par Pierrehk

Non il ne s'agit pas d'une nouvelle aventure des héros de Enid Blyton, mais bien du cirque que nous offrent les 5 principaux candidats a l'élection présidentielle, qui font la couverture du magazine Le Point cette semaine. Mais quand on voit le niveau desespérant de cette campagne, qui n'est guère plus haut que celui de ces livres pour adolescents, on ne peut qu'etre inquiet pour l'avenir de notre pays et on ne peut pas s'étonner du taux d'abstention record prévu par les sondages.

Dans ce cirque élyséen, le psy que j'aime être à l'occasion a essayé de dècrypter les postures et l'identité profonde de chacun des protagonistes et d'en tirer quelques conclusions pour le résultat du scrutin.

Le magicien Sarko

Depuis qu'il est entré en campagne, le Président candidat s'est transformé en illusioniste, essayant de faire oublier son bilan pour se présenter comme un candidat tout neuf tout beau qui a un vrai programme pour la France. Cela se traduit par une nouvelle idée sortie de son chapeau de magicien a chaque meeting, dont on se demande bien sur pourquoi il ne l'a pas mise en place lors de son quinquennat passé. Le second problème, c'est qu'on a l'impression qu'il improvise face à l'imminence de sa défaite (ou devrais je dire déroute?) et que ces mesures sont prises sous la contrainte de l'urgence, sans avoir été bien ficelées; la conséquence de cette improvisation est qu'elle nous donne le tournis et que Nicolas Sarkozy qui avait surmonté ses travers depuis 18 mois et endossé enfin le costume de Pésident perd en crédibilité. Cette surenchére  permanente le met au même niveau que ses adversaires qui nous promettent que "demain on rase gratis"; ce n'est pas pour rassurer nos partenaires européens ni les marchés financiers, et cela ne laisse rien augurer de bon pour l'avenir.

Le caméléon Hollande

Tout comme le reptile qui change de couleur selon son environnement pour mieux surprendre ses adversaires, le candidat du Parti Socialiste se fait l'ennemi de la finance au Bourget devant un parterre socialiste, et devient un grand libèral à Londres parmi les grands argentiers du monde. En réalité François Hollande a choisi  de montrer les émotions qui lui semblent les plus appropriées, les plus adéquates, compte tenu de la situation, du contexte, et de l'înterlocuteur, pour séduire; c'est un calculateur intelligent qui a décidé d'annihiler sa personnalité pour ne pas risquer de déplaire. Il s'autocensure, ne proposant rien, tant il est convaincu que le seul rejet de Sarkozy suffira à le faire élire. De ses années comme secretaire du Parti Socialiste et du consensus mou, il a gardé cette image de mollesse (Fabius ne l'avait-il pas surnommé Flamby); mais il s'en moque si ce compromis lui permet d'en arriver a ses fins, comme dans le deal récemment conclu avec les Verts sur le nucléaire. S'il n'enthousiasme pas grand monde, il fait preuve d'une grande intelligence politique et le Président du Conseil Général de Corrèze  est en voie de reussir son pari....

Le prophète Bayrou

De tous les candidats, François Bayrou  est le seul qui ose dise à peu près la verité mais, on le sait bien, nul n'est prophète dans son pays et c'est pourquoi ce catholique pratiquant prèche dans le désert; désert dont il a fait une longue traversée depuis 5 ans. Mais comment expliquer que cet homme politique qui trone comme le plus populaire des hommes politiques n'arrive pas à cristalliser sur son nom les intentions de vote au premier tour. Est ce parce que la marque Bayrou est démodée, ce que contredisent les bons sondages dont il est crédité comme homme politique, ou plutôt parce que les Français ne veulent pas entendre ce Cassandre qui leur promet des jours difficiles et qui les incite à l'effort. Lui qui tient le discours le plus raisonnable de tous les candidats  ne cesse de baisser dans les sondages. C'est à désespérer! Et à se demander si le faible niveau de la campagne n'est pas finalement le reflet de ce qu'attend le peuple de France qui se plaint de ce qu'il n'a pas mais qui refuse d'écouter quand on lui offre un débat de haute facture; ce peuple si fier de lui se satisfait plus des joutes oratoires qui l'amusent et le distraient plutot que de chercher à s'informer pour faire le bon choix pour l'avenir de ses enfants

La vierge Marine

Marine Le Pen, relativement nouvelle aux premiers ròles de la politique nationale,  est une femme ambitieuse qui se voit un avenir plus grand que celui de trublion  de la République , rôle dont semblait se contenter son Jean-Marie de pére. Convaincue de mettre ses pas dans la lignée historique de son modèle Jeanne d'Arc, la blonde Marine brandit l'étendard de la revolte du peuple francais face aux envahisseurs etrangers. Si Jeanne voulait bouter les Anglais hors de France et libérer le pays de leur joug, Marine veut rendre le pays aux francais en expulsant les étrangers indésirables et en s'opposant à l'Europe qui nous a mis en esclavage en nous privant du choix de notre destin national. Avec ses propositions simplistes et dangereuses sur le plan économique, qui portent auprés des "damnés de la terre", saura t-elle faire aussi bien que son papa il y a 10 ans?

L'imposteur Melenchon

Présent en politique depuis plus de 25 ans, le sènateur Melenchon voudrait nous faire croire qu'il incarne la révolution et qu'il est le seul représentant du peuple. D'ailleurs n'a t-il pas pris la Bastille? Et le pire, c'est que ça marche auprès des médias, qui malgré les invectives dont il les agresse, font chaque jour un peu plus sa promotion. Peu importe que son électorat soit en majorité composé de nantis, cadres ou cadres supérieurs bobos! par le seul fait qu'il se soit autoproclamé le défenseur du peuple en promettant de faire tomber les têtes qui dépassent et de chasser les élites, et en reprenant les mêmes ficelles qui assurèrent en son temps le succés médiatique de Georges Marchais, le tribun Jean-Luc  est devenu le chouchou de ces mêmes élites médiatiques qui bien entendu ne se donnent pas la peine d'analyser les conséquences désastreuses que son programme aurait pour notre pays, et plus particulièrement pour les plus faibles.

Conclusion

Nul ne sait à ce jour qui sortira vainqueur de ce maelström politico-médiatique, mais ce qu'on peut dire sans grand risque de se tromper, c'est que, face à la dure réalité économique et financière qui va vite se rappeler à nous, tout ce qu'on entend en ces jours de campagne, ne sera bientot plus, comme le chantait Dalida,  que "paroles, paroles..." et que comme le disait notre ex président Jacques Chirac," les promesses n'engagent que ceux qui les croient"