Président de la République, une fonction à plein temps. Qui n’en laisse guère pour se livrer aux futilités d’une campagne indigne du Magistrat suprême. Et pourtant. Quel autre rempart pour la France ? Seul Nicolas Sarkozy peut immuniser la Patrie à l’inquiétante fièvre rouge qui contamine de plus en plus de Français. Comment ? Par une arme secrète adroitement dissimulée dans la Proposition 16 de son programme : payer les retraites le 1er du mois au lieu du 8.
Si à l’égard d’un hérétique, le crime de parjure n’existe pas [1], il est donc permis de ruser avec la Vérité pour faire triompher la France forte. Certes, les esprits chagrins s’émouvront de l’exorbitante dépense que constituerait pour ce faire l’invention de la trésorerie nécessaire au paiement des pensions 7 jours plus tôt. Et de pointer la soi-disant hypocrisie du seul candidat à s’exprimer en vérité sur les nécessaires réductions de dépenses plutôt que les promesses farfelues de gauchistes dépensiers. Ce serait sans compter sur la diabolique républicaine ingéniosité du locataire du Palais de Élysée : payer les retraites en assignats.
« Le procédé ne coûtera que le prix du papier et à ce moment là, Éva Joly fera le tapin sur Cougar-rencontre.net pour rembourser sa campagne » se félicite Frédéric Lefebvre. Et Nadine Morano de renchérir : « Les assignats, c’est du Made in 1789, Mélenchon pourra se mettre la Bastille sur l’oreille et regarder passer le train bleu. » De quoi dériver à peu de frais les velléités nostalgiques jacobines au profit du seul vrai projet vraiment crédible.
Une stratégie validée par Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé : « Grâce aux assignats, Nicolas pourra même infliger le coup de grâce au candidat de gauche lors de l’entre-deux tours en promettant la retraite à 35 ans. »
Non Monsieur Mélenchon, vous n’avez pas le monopole de l’idéal révolutionnaire ! A droite aussi on a des idées.
Notes
[1] Qui n’a pas lu Bernard Gui ou Nicolas Eymeric n’est pas français.