Qu’on se le dise tout de suite : cette saison, tout semble jouer en faveur de la Juventus, qui, indépendamment du résultat final, vit une saison fabuleuse alors que Milan souffre toutes les peines du monde et ne cesse de nager à contre-courant lors d’une saison maudite. L’AC Milan est plus fort mais a été handicapé par les trop nombreuses absences tout au long de la saison, dues probablement au staff médical, à la mauvaise gestion de l’effectif et au calendrier surchargé. La Juve est plus déterminée, elle est affamée et son mental permet de se surpasser.
De plus, la Juve a été construite avec des investissements et des joueurs choisis par les dirigeants et l’entraineur. Milan, lui, a été construit sans argent, en choisissant plus ou moins les joueurs, tant qu’ils sont gratuits, le reste importe peu. La Juve poursuit une route bien tracée, un projet à long terme avec un stade et des investissements pour améliorer toujours plus son équipe et forcément sa compétitivité. Milan navigue à vue, on prolonge les vieux sénateurs par facilité car de toute façon il n’y a pas d’argent pour les remplacer (alors que n’importe quel défenseur latéral gauche de Serie B serait de toute façon plus efficace qu’un Zambrotta), on rafistole à gauche et à droite l’effectif en engageant des joueurs gratuits (non sans avoir fait baver les tifosi et les sponsors avec des fausses promesses) et puis tout est remis entre les mains de l’entraineur : « Vas-y gamin, tu as le meilleur effectif du monde alors gagne tout ou crève »
Le problème est que l’entraineur n’est pas non plus un génie. Certes il n’est pas aidé par les dirigeants et encore moins par son staff médical, qui ressemble plus à un mélange de faux sorciers guérisseurs, vétérinaires et médecins légistes charlatans qui ont acheté leur diplôme. Attention, loin de nous de minimiser le rôle des vétérinaires, on ne voudrait pas offenser une catégorie de professionnels sérieux en les comparant à Meersseman. Ils sont important pour soigner nos petits animaux tant aimés, qu’on n’oserait jamais confier au staff médical de Milan!!! Et nous voilà le 8 avril, jour de Pâques à se demander ce qu’il reste d’une saison pourtant prometteuse, avec Milan grand favori en Serie A. Ben on a été éliminés de la Champions League en quart de finale (et on ne pouvais pas mieux faire vu la situation), on a été éliminés de la Coupe d’Italie en demi-finale et on est en train de perdre le championnat qu’on avait pourtant bien en main. Tout cela en deux semaines. C’est ce qui arrive quand on veut le beurre et l’argent du beurre et qu’en plus on en a pas les moyens. Jusqu’à présent, on a laissé faire et on a observé. Aujourd’hui, on analyse et on tranche. On répète, d’accord qu’il n’a pas du tout été aidé par les dirigeants ni le staff médical mais Allegri a mal géré son effectif lors du moment crucial de la saison. Il n’a pas réussi à effectuer des choix importants et réfléchis. Des exemples?
Le plus criant est celui de Thiago Silva. A un moment donné il fallait faire un choix : quel est le match le plus important? En Coupe d’Italie contre la Juve, contre Rome en championnat ou contre Barcelone en Champions League? Allegri ne se la pose pas. Thiago Silva titulaire! Malgré une fatigue évidente. Résultat? Il joue 120 minutes de souffrance (pour rien) face à la Juve et aligné face à la Roma alors qu’il était incertain. Il a fini par se blesser au bout de 10 minutes et au pire moment de la saison, en jouant le match le plus inutile (Juve) pour ensuite rater les plus importants (Rome, Barcelone mais ensuite Catania, Barcelone, Fiorentina…). Mais si on ne fait pas de turn over en Coupe d’Italie, quand faut-il le faire? En Champions League? En plus avec un Bonera en grande forme? Pour une fois que ça arrive, on n’en profite même pas! N’aurait-on pas eu une meilleure défense avec Thiago Silva et l’immense Nesta face au Barça? Pas grave, on a Mexès, l’habituel Mexès, celui qu’on connaissait à la Roma : il suffit de lire son histoire là-bas. Il est toujours passé à côté des matches décisifs, notamment avec des expulsions décisives (Inter – Roma), des expulsions en Coupes lors de moments délicats ou des grossières erreurs. Les grands joueurs ne passent jamais à côté de leurs matchs lors des grandes occasions. Baresi, Maldini, Costacurta, Nesta…
C’est l’hécatombe à Milanello, tous les joueurs perdent des morceaux. A force de coller une rotule par ci, une cheville par là et remplacer des ligaments croisés par du fil dentaire (fourni par Meersseman), on se retrouve avec… Zambrotta! A la fin, à court de matériel on a du remplacer quelques os de ses jambes avec des roues de vélo et maintenant quand il marche il a le mal de mer tellement il tangue et quand il court il a la tête qui tourne le pauvre. Chapitre Boateng. Il a disputé 7 matches et en a raté 12 en 2012. C’est vrai qu’il est fondamental mais le risquer à chaque fois en vaut-il la peine si c’est pour le voir jouer un match et être indisponible les 3, 4 ou 5 successifs? Staff médical exceptionnel, gestion somptueuse et remplaçants de luxe! Nos jumeaux inutiles, les deux hobbits Merry et Pippin, deux demi-joueurs qui mis ensemble arrivent à jouer les phénomènes contre Cesena, Parma & co et comme en Serie A, il y a de nombreux matches de ce genre, ils apportent des points et arrivent parfois à convaincre. Mais quand ça se complique et qu’on a besoin d’eux… les deux hobbits disparaissent! Robinho est surestimé et vit une saison de merde, Emanuelson est un joueur de couloir et a besoin d’avoir des boulevards devant lui pour s’exprimer mais Allegri l’aligne milieu offensif, faute d’alternative mais surtout car l’entraineur ne veut jamais modifier d’un poil sa tactique. Mais c’était si difficile de mettre Emanuelson à la place de Zambrotta et jouer en 4-3-3 avec El Shaarawy??? Peut-être qu’un jour, par nécessité on verra Bonera trequartista? Ou Antonini peut-être? Et n’oublions pas notre Frodon Pato, notre sauveur qui n’arrivera jamais à détruire l’anneau puisqu’il se claque quand il essaie d’atteindre le sommet de la Montagne du Destin. Il s’en fout, il préfère le mont de vénus, c’est plus confortable et moins fatigant à atteindre. Sinon il se claquerait aussi! Et qui consolerait la pauvre Barbara?
L’entraineur a toujours raison si les résultats suivent mais attention, cet équilibre ne tient toujours qu’à un fil, qui était déjà tendu comme un string. A propos, il a fallu que Seedorf soit à peine de retour pour immédiatement admirer son gros cul se déplacer en slow motion (avec un lien pour les fans). Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, essayez juste une fois d’observer uniquement Seedorf lors d’un match, sans regarder la balle… mais pas plus de 5 minutes si vous ne voulez pas dormir. Et surtout n’oubliez pas de donner les résultats de vos observations. De toute façon il fait ce qu’il veut puisqu’il est le Parrain du vestiaire et qu’Allegri n’en a pas assez dans le pantalon pour faire ses propres choix. Allegri n’a finalement pas le courage de faire face aux sénateurs. L’entraineur milanais y met du sien mais reste tout de même moins responsable que les dirigeants et le staff médical. Et puis allez chercher un excellent entraineur qui dit amen à tout, qui ne touche pas un salaire excessif et accepte d’entrainer une équipe construite avec 3 euros. Après on reparlera de son éventuel remplaçant… en considérant le niveau rapport qualité / couts / soumission auprès des dirigeants / soumission auprès des sénateurs. Trouvez un entraineur mieux adapté que lui et on en reparle. Dans tous les cas, Allegri n’est pas un mauvais entraineur, il est entre moyen et bon, loin d’être exceptionnel et comme tous, il a une part de responsabilité.
Nous, les tifosi de Milan, on a vraiment beaucoup de chance actuellement. On a un grand président qui fait tout pour son club. C’est un visionnaire, il est tellement génial qu’il a eu l’intuition du siècle en gardant son gendre plutôt que d’engager Tevez. Dommage, Meersseman était pourtant tout heureux à l’idée de pouvoir faire des expériences génétiques sur cet animal étrange. Et puis on a Galliani qui nous fait croire n’importe quoi pour finalement aller dépenser plus d’argent chez Giannino que lors du mercato. Il lui aura aussi fallu 22 ans et l’arrivée de Barcelone pour comprendre que sous l’herbe de San Siro il y a des carottes et des patates. Des clubs comme Novara et Cesena, qui ont une masse salariale totale qui équivaut au seul salaire d’Ibrahimovic ont pu se payer un terrain synthétique et à Milan il a fallu voir passer Arsenal et Barcelone pour commencer à réagir. On a un staff médical exceptionnel, qui, entre la consultation d’un chat qui a la diarrhée et un chien qui vomit, se permet de déclarer qu’il n’y a pas de solutions pour guérir Pato! Et maintenant qui va l’acheter notre Pato alors qu’on comptait sur l’argent de sa vente pour acheter un vrai attaquant? Non seulement on perd le joueur, normalement titulaire (et on se tape les jumeaux hobbits comme remplaçants) mais ça fout en l’air notre prochain mercato! Voilà le staff de Milan. Un président visionnaire et en plein délire, un dirigeant arrogant, un entraineur têtu contrôlé par les sénateurs et un soit-disant médecin incompétent et impuissant. Et puis on se demande pourquoi on a 36 000 blessés par saison et une équipe de bras cassés… Cette saison plus que jamais, Milan est la risée. Maintenant que Pato ne vaut même plus deux baguettes et un morceau de camembert (Leo a offert une seule baguette + un pain au chocolat, Ancelotti avait de toute façon mangé l’autre baguette avec le camembert), Galliani et Berlusconi auront-ils l’intuition, l’idée géniale de virer tout le staff médical? Qu’est-ce qu’on attend? Que nos médecins visionnaires arrivent à cloner nos sénateurs pour ne plus devoir acheter personne?
Et l’équipe dans tout cela? Une bande de promeneurs bien coiffés. La détermination? La concentration? Ça ne les concerne pas, tant qu’ils ont une belle crinière ou une crête qui ne se défait pas, tout va bien. La grinta, la rage de vaincre, sont des éléments fondamentaux dans le football. Inférieure à nous, la Juventus est devant au classement et encore invaincue car elle a une rage de vaincre imperturbable. Conte est odieux mais on ne peut pas nier sa capacité à motiver son équipe. Les Rossoneri, eux, sont traaaaaanquilles. Mais comment ne pas avoir la rage après les éliminations en Coupe d’Italie et Champions League??? Surtout avec un milieu Ambro, Muntari et Nocerino, qui basent normalement tout leur jeu sur la grinta! Résultat contre la Fiorentina? Aucun pressing! C’est à ne rien y comprendre. Maintenant on se retrouve derrière la Juventus. Il ne reste plus qu’à espérer un faux pas de leur part mais surtout de gagner nos matches sinon à quoi bon espérer? A la résurrection? A Vérone, contre Chievo, on ne pourra pas compter non plus sur Ambrosini, Aquilani et Bonera alors que Van Bommel n’a toujours pas récupéré. Il y a peu de temps pour récupérer et l’équipe semble être épuisée après avoir enchainé un grand nombre de matches rapprochés, difficiles et intenses. Cependant ce n’est pas le moment d’abandonner, l’équipe doit réagir même si le moment est extrêmement compliqué et délicat. On a vécu la pire semaine de la saison, maintenant, il faut se relever et se battre pour espérer une victoire « à la Rocky Balboa ».
Cette saison semble maudite, Milan a du subir des injustices, une malchance incroyable alors qu’en face, la Juventus vit une saison parfaite, sans blessure, avec grand enthousiasme et des résultats au delà des espérances. Le destin semble déjà tout tracé, la Juve semble inarrêtable (12 buts inscrits, 0 encaissé contre Fiorentina, Inter, Napoli et Palermo), Milan semble à l’agonie mais le destin joue parfois de mauvaises surprises et l’AC Milan doit continuer à y croire de toutes ses forces pour tenter de finir une saison difficile en beauté car sans le Scudetto en poche, il ne resterait vraiment rien de bon à retenir. C’est difficile d’imaginer qui ou quoi pourra arrêter la Juve lors des 7 prochains matches : une équipe en grande forme, sans blessés, avec enthousiasme, détermination sans faille… Le Milan d’Allegri a déjà prouvé savoir réagir lors des moments critiques, tout l’espoir repose là-dessus mais l’équipe ne peut pas se passer indéfiniment de joueurs aussi importants que Boateng, Thiago Silva, Van Bommel, pour n’en citer que trois. Il y a deux semaines à peine, Milan était en course sur tous les fronts et aujourd’hui, l’équipe d’Allegri est sur le point de tout perdre après une semaine catastrophique entre le match nul à Catania et les défaites contre Barcelone et Fiorentina. Hier fut une journée terrible qui a mis un terme à une semaine fatale. Malgré les difficultés, Milan se battait de toutes ses forces et vivait la saison presque parfaite. Maintenant, l’équipe s’écroule à deux pas de la ligne d’arrivée et risque de finir bredouille, en assistant immobile et impuissant au dépassement des adversaires. Comme prévu, la Champions League a fait perdre l’énergie nécessaire pour la course au titre. Entre Catania et Fiorentina, Milan a perdu 5 points sur la Juve. Le prochain match contre Chievo est fondamental et un autre faux pas serait fatal. La fin de la saison s’annonce mal. Déception et fatigue contre enthousiasme et forme brillante… L’état d’esprit, la fatigue mentale et nerveuse sont beaucoup plus inquiétants que la défaite elle-même. L’espoir est le dernier à mourir mais il faut avoir beaucoup de courage pour y croire encore. Mais vraiment, que resterait-il de positif cette saison sans la victoire du Scudetto???????