1927, URSS. Ania est une orpheline à la rue et cherchant ses origines. Dimitri a connu la princesse Anastasia juste avant le massacre des Romanov et cherche à la retrouver pour s'enrichir et l'envoyer à Paris chez sa grand-mère. Leur chemins vont finir par les mener l'un vers l'autre...
La critique russe de Borat
En 1997, Don Bluth et Gary Goldman débarquent dans le studio d'animation de la Fox (à l'époque connu pour Les aventures de Zak et Crysta et encore) après un passage chez Warner. Ils s'inspirent du massacre des Romanov, famille du tsar Nicolas II, pendant les révolutions de 1917 et particulièrement sur la possible survie de la petite dernière, Anastasia. C'est à cette quête de retrouver la princesse que s'intéresse le cinéaste. En VO, Bluth a un beau casting avec Meg Ryan, John Cusack, Kelsey Grammer, Angela Lansbury, Christopher Lloyd et Hank Azaria.
En VF, ce sont surtout des acteurs de doublage réputés mais quels doubleurs! On retrouve donc Céline Monsarrat (voix de Julia Roberts), Emmanuel Curtil (voix culte de mon incorrigible Jim Carrey) et Richard Darbois.
Ironiquement et malheureusement, la Fox Animation aura son plus gros succès avec ce film mais avec le film suivant du réalisateur (Titan AE), ils mettront la clé sous la porte.
Comme quoi parfois... Mais la pire chose que j'ai entendu dire un peu partout, c'est que ce film était un Disney !
Rien de pire que d'entendre qu'un ex-employé de Disney depuis plus d'une quinzaine d'années se fait encore taxer d'apartenir à Disney.
Si elle m'entend, la Fox doit bien rire jaune. Inutile de le dire, le film est une fiction et ne voyait surtout pas une fresque historique.
Il n'y a plus du tout de Romanov après 1917 malgré cette légende que la princesse serait toujours vivante. Ne vous attendez pas non plus à voir Nicolas II et les siens se faire massacrer dans un sous-sol. Le film s'intéresse au destin d'Ania, une jeune russe d'une vingtaine d'années et amnésique depuis qu'elle est à l'orphelinat.
Elle ne sait donc rien de son passé. D'un autre côté, nous avons Dimitri qui a aidé la princesse à s'échappé et cherchant des prétendantes pour les présenter à la grand-mère Romanov (qui n'a pas survécu elle-aussi, raison de plus que ce film soit une fiction), particulièrement exaspérée par ce manque de respect.
Les deux êtres qui n'ont strictement rien à voir vont finir par se rencontrer. Le but est de faire passer Ania pour Anastasia mais le problème est que plusieurs éléments semblent dire que la jeune orpheline est bel et bien la princesse. Que ce soit cette boîte à musique ou certains souvenirs faisant apparition.
Au fur et à mesure, celui qui a sauvé la princesse tombe évidemment amoureux de la belle rouquine au tempérament de feu. ça tombe bien elle-aussi !
Ah, les joies de l'amour décidemment... Anastasia est donc distrayant et on ne s'ennuie pas une seconde. Le problème étant le méchant, à savoir le normalement charismatique Raspoutine. Là franchement, que ce soit Lloyd ou Darbois, le méchant n'est qu'un échange de cabotinnage et surtout ne fait que de s'enlever les membres les trois quarts du temps. Que ce soit s'étrangler, perdre une main ou encore perdre sa bouche.
Bref, sur le coup, c'est vraiment à côté de la plaque. Et pourtant, il y avait de quoi faire avec un bonhomme pareil. Même chose pour son acolyte Bartok qui ne sert vraiment à rien. Faudra franchement me dire son intérêt dans le film en dehors de son aspect mignon. Et dire que Bluth et Goldman donnera lieu à un spin-off avec lui en héros dans un film franchement mauvais.
En même temps, avec un personnage pareil il ne fallait pas s'attendre à des étincelles. Que dire également de la vision de la Russie avec ces pauvres diables qui se les gèlent évidemment ! La musique est surtout rythmée par un bon paquet de chansons sympatoches pendant la plupart du film avant d'être intéressante dans le dernier tiers. David Newman (le frère tâcheron de Thomas avec un bon paquet de partitions de bouses avec Eddie Murphy entre autres!) donne lieu à un vrai sens romanesque et dangereux dans tout le dernier quart d'heure, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Un mémorable cru de Don Bluth bien rythmé et intéressant malgré cet aspect un rien romancé.
Note: 17/20