Pourquoi je voterai Sarkozy !
Sur les dix candidats qui sollicitent nos suffrages à l’élection présidentielle prochaine, quelques uns méritent d’être écoutés. Par exemple François Bayrou qui a été parmi les premiers à condamner l’explosion du déficit de la France et qui, pour ce qui concerne les départements d’Outre-mer, a toujours défendu leur maintien dans le droit commun institutionnel. Il est en particulier le seul à avoir pris position sur ce sujet, lors de la consultation référendaire de 2003. Le seul à avoir fait le déplacement aux Antilles pour tenir meetings et participer ainsi à la victoire du non.
Toutefois, après les terribles crises que viennent de subir le monde et la France en particulier, je veux que mon vote soit d’abord efficace et utile.
C’est pourquoi, à quinze jours du scrutin du premier tour, seuls les deux candidats susceptibles de gagner, retiendront mon attention, celui du parti socialiste et le Président en exercice.
Les critiques adressées à ce dernier durant cette longue, trop longue campagne électorale, s’articulent essentiellement autour de deux griefs : il n’aurait pas tenu ses promesses, et son bilan serait négatif.
Sur les promesses non tenues, nous savons que, dans la vie, quelles que soient les activités, les objectifs, le désir et la volonté des hommes, les réalités sont le plus souvent très éloignées des prévisions. Peut-on feindre d’ignorer les circonstances qui ont pu l’empêcher de tenir toutes ses promesses : les terribles crises mondiales financières, économiques, des dettes des états, de l’euro qui, tour à tour, ont ébranlé le monde et la France aussi ? Peut-on ignorer que durant chacune de ces crises, Nicolas Sarkozy fut en première ligne, en tête de tous les Chefs d’Etat, pour trouver des solutions et finalement réduire leur impact sur le monde et sur la France en particulier. Je n’ai, durant ces périodes, entendu aucune critique à son égard, pas même du coté des socialistes français. Au contraire, son action personnelle a été largement soulignée dans la presse française et saluée dans le monde entier.
Pour son bilan, il suffit de rappeler que son action a consisté surtout à remettre la France sur de bons rails, à corriger les excès des précédents gouvernements socialistes qui de 1981 à 2002 ont plombé les finances de la France à coup de mesures démagogiques. Les réformes entreprises par Nicolas Sarkozy, son Gouvernement et le Parlement, durant ce quinquennat, sont considérables. Que soit :
- sur le plan de l’organisation et de la pratique institutionnelles, (réformes du fonctionnement de la Présidence de la République – limitation à deux mandats, contrôle des comptes présidentiels par la Cour des Comptes-, augmentation des pouvoirs du Parlement, Présidence de la commissions des finances du Parlement et de la Cour des Comptes offerte à des membres de l’opposition)
- sur le fonctionnement de l’Etat (réduction des dépenses de l’Etat, réforme des collectivités territoriales, réforme de la justice) réforme de la Sécurité Sociale (les retraites) autonomie des Universités, réforme relative au temps de travail, etc…
Quand à l’homme, il est intelligent, impétueux, courageux et porte les défauts de ses qualités. Un hebdomadaire à pu faire sa couverture sur lui avec cette légende : « L’homme qui ne renonce jamais ».
Son projet, tel qu’il m’apparait au travers de son discours, je le résumerai ainsi : continuer à réformer la France pour la préparer au monde nouveau qui s’ouvre devant nous. Et cela essentiellement sur trois axes : rétablir d’ici 2016 l’équilibre des comptes de la France, ériger l’emploi au rang de priorité nationale, faire de l’Europe un véritable ensemble, qui, par des frontières sûres, protègera le citoyen et les industries européennes.
Pour ce qui concerne le candidat socialiste, il faut bien dire que son passé ne plaide pas vraiment en sa faveur.
Son bilan d’abord :
- Il a été durant de longues années Premier Secrétaire du parti, mais on ne peut pas dire que le parti est gagné de grande bataille, (Il a perdu les présidentielles de 2002 alors que le Premier Ministre candidat s’appelait Lionel Jospin), ni qu’il ait produit de grandes idées capables de nous donner une vision claire de ce que pourrait être notre pays dans les décennies à venir.
- Il est depuis le 20 mars 2008, président du Conseil Général de la Corrèze. Or, dans un rapport daté du 5 octobre 2011, la Chambre Régionale des Comptes du Limousin a en effet épinglé la gestion et l’état des finances de la Corrèze qui est actuellement le département le plus endetté de France avec 1.164 euros par habitant, soit trois fois plus que la moyenne nationale. « Seuls cinq départements avec la Corrèze ont un ratio d’endettement par habitant supérieur à 900 euros », indique le document, qui précise que « le deuxième sur la liste se situe à 993 euros ».
L’homme ensuite : La droite lui adresse beaucoup de critiques et lui reconnait certaines qualités. Mais c’est surtout auprès de ses amis qu’il a du mal à être crédible.
Le 7 septembre 2011, Ségolène Royale déclare dans une interview : François Hollande ? "Son point faible, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule ?"
Laurent Fabius le 18 avril 2011 lors d'une rencontre avec des étudiants à Bordeaux, s’esclaffe : «Franchement, vous imaginez Hollande président de la République? On rêve!».
Jean-Luc Mélanchon, va jusqu’à s’interroger sur l’opportunité de confier les commandes du navire à … « un capitaine de pédalo».
A propos de son projet, enfin :
« La morale en politique, c’est d’être constant. De ne pas être flou ». Martine Aubry 13 octobre 2011. Ou encore: «Le système a choisi Hollande car il est plus facile à battre pour Sarkozy».
Même en faisant un gros effort de synthèse, il est impossible de se faire une idée précise de sa vision de la France de demain. Le sentiment qui ressort de ses multiples déclarations et de celles le plus souvent contradictoires de ses amis est, qu’il dit à chacun, ce que chacun veut entendre. Il s’agit là sans doute du « flou », dont parlait Martine Aubry.
Aux enfants que l’on veut calmer, on donne des douceurs. A ceux que l’on veut endormir, on conte de belles histoires.
La vie, hélas, n’est pas un conte de fées. Il arrive que nous ayons des instants de bonheur. On les gagne toujours par l’effort et une implication forte dans la recherche d’un objectif que l’on s’est fixé.
Je voterai Sarkozy.
Amédée ADELAIDE 06 avril 2012