Le marché de la e-santé, même synonyme de potentiel n’en n’est pas moins fragilisé par un nombre de questionnement autour du potentiel de création et développement de nouveaux marchés liés à l’implantation globale de la e-santé en France.
En effet, à l’analyse de la situation actuelle, on s’aperçoit que les difficultés ne sont pas d’ordre technologique mais plutôt de l’ordre structurel et financier (autour du financement de la e-santé). De même, des questions restent encore d’actualité autour de la tarification de l’acte médical et de son remboursement.
Côté partage des informations, même si l’aspect normalisation semble être traité avec la mise en place de normes d’interopérabilité permettant le transport fiable des données, chantier mené par l’ASIP Santé, des craintes (fondées ou pas) sont encore à combattre autour de la sécurité et la confidentialité (identification, authentification, stockage) des données médicales personnelles qui font transiter par les différents points d’entrées mis à terme, à disposition du patient.
Concernant la télésurveillance, même si les usages sont assez bien définis par les nombreuses expériences réalisées par de nombreux acteurs du secteur, le cadre de l’expérimental a du mal à être dépassé. En effet, un déploiement national sous-entend des réponses à la définition d’un cadre commun, à la normalisation de protocoles médicaux de télésurveillance, la création de nouveaux métiers & organisations (ex : coordinateur de télésurveillance), la mise en place d’un cadre juridique encadrant cette pratique (changement d’une prise en charge unique par le médecin traitant vers une prise en charge collective du patient)…On semble en être encore loin.
A priori, le cadencement d’un déploiement national ne peut se faire qu’à la vitesse de l’implication et la volonté des pouvoirs publics à choisir l’offre industrielle adéquate, à faire évoluer les comportements des professionnels de santé et les patients vis-à-vis de ces nouvelles technologies et les changements qu’elles engendrent dans le suivi de sa santé et la pratique professionnelle et à trouver un modèle de financement pérenne.
Car la difficulté est bien réelle, comment bien préparer et accompagner le passage d’un projet ou d’une expérimentation en télésanté vers une offre de soin généralisée à l’ensemble d’un territoire national ?
A partir d’un projet bâti autour d’un ensemble de partenaires (souvent privés et publics), il faut adapter cette réalisation pour la rendre opérationnelle, dans le cadre d’une procédure de marché publique, en s’assurant de son adéquation à l’ensemble de la population et en veillant à sa pérennité et son financement à long terme.
A ce stade, ce sont des réalisations locales, au niveau d’établissements de santé ou de régions et notamment autour du maintien à domicile qui démontrent le bien-fondé de ces projets, mais à l’image des pays nord européens qui ont mis en place au niveau national ce type de réalisation, il manque en France, “ce changement de braquet” des pouvoirs publics pour monter d’un cran.
La question du financement est primordiale, on l’a bien compris. La e-santé amenant son lot de changement dans un modèle économique établi depuis de longues années (qui paye la mise en place de ces nouvelles technologies, comment rémunérer les acteurs de santé lors des divers actes à distance, quel système de remboursement adopté,…).
Certes, tout cela représente des freins importants, mais néanmoins, un point me paraît positif et fait peut faire office de levier important, il s’agit de l’appétence commune entre les professionnels de santé et les patients pour les nouveaux outils de communication sur internet.
Des communautés et espaces de travail collaboratifs, permettant aux uns d’échanger sur leur pathologie et aux autres de bénéficier de lieux leur permettant de parfaire sans cesse leur pratique professionnelle. Des applications mobiles permettant de s’informer et de se former en continu. Des informations santé, des indicateurs de suivi médical pouvant être échangés entre le praticien et son patient…
Tous ces outils et services dont l’avantage est de rendre les actes de télémédecine, de télésurveillance et autres moyens liés à la e-santé, comme des actes courants et communs de la pratique médicale au sens large.
Un exemple d’engagement d’un gouvernement sur ces questions de e-santé. Outre-manche, le NHS serait prêt à faire “prescrire” par les médecins britannique près de 500 applis mobiles pour qu’ils puissent conseiller leur usage auprès des patients.
Et si la lumière venait de l’autre bout du tunnel ?
Et vous qu’en pensez-vous ?