Depuis que la maîtresse lui a reproché de poser des questions absurdes et perturbantes pour la classe, Wendy a décidé de ne plus ouvrir la bouche. Pendant plus d'une semaine, elle a réussi à garder ses questions pour elle. Mais jeudi, à la fin de la leçon de sciences, Wendy ne pouvait plus retenir les mots qui se bousculaient dans sa tête. Elle a levé la main et demandé d'une voix claire : Est-ce que les fleurs sont des soupirs ? Madame Laroumette a regardé le plafond, l'air ahuri et furieux, et s'est exclamée : Alors là, c'est la question qui tue ! Le lendemain, la maîtresse était morte.
- Ecole des Loisirs - Collection Neuf -
Un texte dense et sensible en réflexion sur la différence, le pouvoir des mots, les angoisses enfantines que les adultes négligent, ne prennent pas au sérieux, dont ils s'amusent oubliant la place fondamentale que tiennent questionnements et imagination dans l'esprit en éveil d'un enfant.
Un roman d'enfance - le ton, les scènes - qui raconte le système scolaire, qui raconte le monde qui fait déjà violence ( abandon maternel, persécution de celui considéré inadapté... ); une observation fine qui sait dire aussi la fraîcheur, un regard intérieur-extérieur d'une justesse impressionnante.
Un roman à hauteur d'enfants, à hauteur d'enfance. D'un niveau à découvrir et partager absolument.
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" - Quel rapport entre Maman et questions bizarres ? demanda mon père, qui continuait de sourire.
- Un rapport psychologique, monsieur Tcha. Vous saisissez ?
- Psychologie est très occidentale. Vous saisissez ? répondit Papa, l'air humble et malicieux à la fois. "
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- " - ça va le délire, maîtresse ?
Karine croyait à la vie après la mort. Réjane croyait à la vie tout court. Le ciel, les anges, le paradis, c'étaient, selon elle, des mots pour dire l'absence, le fin, le rien-être. Karine dit qu'on n' avait certainement pas inventé tous ces noms juste parce que on avait besoin de synonymes pour parler joliment de la mort. "
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- Un billet de Lire-pour-le-plaisir -
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