Jeudi Noir

Ce matin, réveil 6 heures, départ 7h45, arrivée 8h45 au Crématorium de Reims.

On retrouve nos potes, soudés, la tête dans le cul, ils viennent de Paris, de Lyon, de Lille, de Grenoble. Échanges de bises, de sourires en coin, de vannes du matin.

Puis on le voit, entouré de ses deux frères et de son père. On l'entoure, le touche, tente de lui dire un truc, mais que dire à un pote qui a perdu sa mère ? Pas perdu, Hop, elle était là et pouf... Non morte.

On entre dans une grande pièce, on s'assoit, on attend, on écoute les discours du père et des frères. On se rappelle ceux qui sont partis avant elle. On pense à nos parents, malades ou pas. On se dit que c'est la vie et qu'on peut rien y faire.

On sort comme si on fuyait la mort. Comme si elle était contagieuse. On se retrouve au bar le plus minable qui soit, on boit des cafés, on se raconte des conneries, on se marre, on se marre, on se marre, beaucoup.

Puis on reprend les caisses et on va bosser. Il est 11 heures, la journée commence.

Prochaine note, j'aurai coupé les cheveux de Benjamin Biolay et supprimé ses XANAX.