Invictus

genre: drame
année: 2009
durée: 2h10

l'histoire: En 1994, l'élection de Nelson Mandela consacre la fin de l'Apartheid, mais l'Afrique du Sud reste une nation divisée. Pour unifier le pays, Mandela mise sur le sport et le championnat du monde de rugby de 1995.

la critique d'Alice In Oliver:

L'air de rien, Invictus, réalisé en 2009, constitue le trentième film de Clint Eastwood, désormais considéré parmi les grands cinéastes américains depuis un certain Impitoyable. Mieux encore, Clint Eastwood s'impose comme un réalisateur prolifique, enchaînant les films à succès. Un an après Gran Torino, Clint Eastwood signe un nouveau drame particulièrement ambitieux.

Invictus réunit deux grandes stars du cinéma américain: Morgan Freeman et Matt Damon. Avec ce film, Clint Eastwood adresse au monde un message pacifiste.
Le cinéaste est un grand admirateur de ces hommes qui portent un message de paix. Nelson Mandela, élu Président de l'Afrique du Sud, constitue donc un choix judicieux. D'autant plus que le pays doit faire le deuil de l'Apartheid.

Il faut donc réunir les peuples. Le Président mise alors sur la Coupe du Monde de Rugby de 1995. Malheureusement, à l'époque, les Springboks ne sont pas encore la grande équipe redoutée de tous. Les joueurs enchaînent les défaites et ne sont pas donnés favoris. Pourtant, Mandela compte sur la ferveur populaire.
Pour cela, il faut déclencher l'étincelle. Les joueurs de l'équipe, plus particulièrement François Pienaar (Matt Damon), est donc appelé au renfort.

Les joueurs sont donc invités à se rendre dans les favellas et les petits villages désoeuvrés. C'est par le sport que les peuples, jadis opposés, pourront à nouveau se réunir. Certes, présenté comme cela, le scénario a l'air passionnant.
Clairement, on ne peut que saluer le message porté par Clint Eastwood. Malheureusement, les bonnes intentions s'arrêtent bien là.

Encore une fois, le scénario est plutôt convaincant. Hélas, le message est également naïf, limite stérile et surtout destiné à faire fonctionner la machine à oscars, Morgan Freeman étant visiblement le grand désigné pour remporter la belle petite statuette.
Indéniablement, l'acteur tire son épingle du jeu et livre une performance correcte. Même remarque pour Matt Damon.

Oui, Invictus possède d'indéniables qualités. Pourtant, sur le fond, le film est bien trop angélique pour convaincre et susciter l'adhésion.
Le propos manque singulièrement de nuances et de pertinence. C'est vraiment son plus gros défaut. A tel point que le message en devient caricatural.
Par là, comprenez que le racisme, ce n'est pas bien. Les blancs sont méchants et les noirs sont les grands perdants condamnés à vivre dans la misère.

Le contexte politique du pays est totalement balayé pour mieux se focaliser sur un seul et unique personnage, donc, Nelson Mandela, devenu subitement le nouveau Messie des temps modernes. Bref, vous l'avez compris: ce trentième film de Clint Eastwood ne me convaint pas. Ma note pourra donc paraître sévère.
Mais je ne la changerai pas.

Note: 09/20

INVICTUS - BANDE-ANNONCE HD VO