PaperKarma : une solution d’avenir contre la publicité invasive

On aurait pu s’attendre à ce que le développement spectaculaire du commerce électronique entraîne le déclin, puis la disparition des supports traditionnels de publicité, et notamment des prospectus sous format papier qui s’invitent régulièrement dans nos boîtes aux lettres ou sous les essuie-glaces de nos véhicules. Par le biais de campagnes ciblées sur Internet ou l’envoi de mails promotionnels, les entreprises peuvent en effet réaliser des économies d’échelle non négligeables et s’épargner les coûts d’impression des tracts publicitaires. Or la pollution croissante des boîtes aux lettres indique tout au contraire que la tendance ne va pas en s’améliorant. Et plutôt que de se contenter de proposer de simples autocollants « Stop à la pub », de nouveaux acteurs recherchent des solutions innovantes en s’attaquant à la source du problème.

C’est dans la ville de Seattle aux Etats-Unis, où la prolifération des prospectus est encore plus catastrophique que dans l’Hexagone, que vient de voir le jour une start-up innovante baptisée « PaperKarma ». Et son principe s’avère pour le moins intrigant : après avoir téléchargé l’application homonyme sur son smartphone IOS ou Android et renseigné ses coordonnées personnelles, il suffit de prendre en photo un prospectus non désiré et d’envoyer cette photo à l’équipe de PaperKarma, qui se charge alors d’identifier l’émetteur et de le contacter pour vous retirer de sa liste de diffusion, de manière à ce que vous ne soyez plus importuné. La cerise sur le gâteau est (pour l’instant) l’entière gratuité du service.

Bien que PaperKarma n’ait commencé son activité qu’au mois de février, l’entreprise annonce déjà fièrement des résultats tangibles pour une grande majorité des requêtes des utilisateurs, et exhibe certains échanges de mails fructueux avec les publicitaires. Le secret de ce succès réside dans un patient travail préalable de recensement de tous les grands groupes publicitaires du secteur, ce qui permet d’identifier très vite les bons interlocuteurs. Le site précise bien sûr que tout n’est pas possible, notamment lorsqu’il s’agit d’une campagne publicitaire arrosant indistinctement toutes les boîtes aux lettres.

L’entreprise ne dégage pour l’instant aucun bénéfice mais compte bien tirer un revenu de futurs partenariats avec d’autres firmes qui pourraient y trouver aussi leur intérêt : en effet une option permet d’ores et déjà à l’utilisateur de préciser s’il souhaite être entièrement désabonné ou bien opter par exemple pour une newsletter en lieu et place du prospectus. PaperKarma pourrait ainsi solliciter une rémunération pour avoir déniché ce client au profit de l’entreprise émettrice, qui s’épargne le coût d’impression d’un prospectus. Un système gagnant-gagnant qui pourrait trouver un certain écho de l’autre côté de l’Atlantique.