“La faillite de l’État-providence, la paupérisation et le chômage sont évidemment des sujets immédiats à traiter (ils le sont d’ailleurs mal par ceux qui prétendent s’y concentrer). Mais les tensions nées du multiculturalisme sont plus graves…” I. Rioufol
Non, tout progrès n’est pas un bienfait. Il est même, on le constate aujourd’hui, vecteur de chaos, de perte de repère, d’annihilation de l’identité. De ce qui constitue l’humus du pays. Or la pensée bobo libertaire ne cesse de saper les fondements de la cohésion nationale, avec sa bonne conscience en bandoulière et ses génies de la communication qui arment les consciences universalistes. La campagne de publicité pour la radio publique “Le Mouv’” se situe bien dans cet esprit. Un matraquage des esprits post-soixante-huitards financé avec les deniers publics. Une antenne sous couvert de jeunisme profilée pour distiller le multiculturalisme et la société mixte. On reconnaît bien ici les méthodes révolutionnaires gauchisantes, capable d’imposer les pires des méfaits grâce aux plus séduisants des outils.
D’où une obligation d’être (ou de redevenir) réactionnaire. De se battre continuellement contre le formatage de la pensée instituée par les propagandistes socialo-bobos des cirques politico-médiatiques. Car on a beau jeu de rappeler qu’avant les choses n’étaient pas si bien, comme pour s’exonérer des impérities actuelles.
Convoquer cette image raciste de l’Amérique pour laisser penser que depuis l’antiracisme bien pensant a réalisé des prouesses, relève de l’escroquerie intellectuelle. Tout le monde le sait (s’il lit consciencieusement le blog d’I. Rioufiol, ou les fulgurances d’E. Brunet) l’antiracisme nourrit le racisme. Les idiots utiles des nazillons sont les universalistes bobos qui font le terreau de l’anti-France. Il faut être réaliste, c’est-à-dire réactionnaire, et ne pas se laisser berner par l’anti-occidentalisme, et ce racisme anti-blanc qui se répand dans les périphéries de cités de l’hexagone. Les communiquants du “Mouv’” n’ont rien trouvé de mieux que de ressasser de vieilles lunes progressistes qui conduiront le pays, ses racines, sa culture, à l’anéantissement sous anesthésie mondaine.
La pensée molle post-communiste a accouché d’une vision idéaliste de la société libérale. Où tout le monde vivrait heureux en harmonie. Une caricature pour bisounours. Car si la chute du mur fut un évènement, c’est surtout pour la liberté de commercer et faire des affaires. Les majorettes de l’État providence, biberonnées à la l’interventionnisme étatique nous font croire qu’il existerait quelque chose de mieux derrière le mur du Stalinisme. Elles se rappellent alors aux bons souvenirs et aux vertus de l’économie libre, de l’entreprise comme acteur social majeur. Mais pas trop. Elles ne cessent de chercher une solution de rechange à leur paradis perdu. Elles feignent de se réjouir de la chute du mur, mais ne savent pas quoi proposer. S’en remettant à la pensée automatique que déclenche une affiche représentant la porte de Brandebourg derrière le mur de la honte.
Il est urgent de se rendre à l’évidence. La mondialisation et l’économie de marché sont inexpugnables de nos vies. Nous ne pourrons jamais empêcher des balais à chiottes venus de Hongrie, ou des “sextoys” importés de Jiangsu d’inonder notre marché. Ce sont des produits inanimés de consommation qui ne menacent par l’intégrité culturelle. Ils permettent à nos leaders de l’industrie de réaliser des économies substantielles, et apportent dans une certaine mesure une prospérité à des pays encore économiquement arriérés. Il en va tout autrement du franchissement humain de nos frontières. Cette immigration de peuplement, qui remet en question la cohésion nationale du pays. Et cette idée que les murs sont une mauvaise chose, comme le laisse penser cette publicité pour la radio “Le Mouv’”, résonne gentiment dans l’esprit formaté du citadin bienpensant. Car les murs sont utiles pour arrêter les hordes qui veulent envahir l’espace encore prospère de notre si beau pays.
Il est donc urgent de sortir de la pensée automatique que nous livrent les communicants de la gauche bienpensante, pour faire un état des lieux et sortir la nation de son marigot actuel. Car il en est encore temps. La première des choses consiste à débusquer les relents de pensée molle qui colonisent notre espace mental et qui ne nous permettent pas d’aborder les problèmes du multiculturalisme et de ses conséquences, comme l’insécurité et le terrorisme, dans de bonnes conditions. Cette propagande du Mouv’, un ersatz de service public, en est le parfait exemple.
Ivan Vogelsong – 1er Avril 2012 – La Buvette
Ou comment écrire de la merde au kilomètre…