C’est ma première fois au Trianon, et on ne peut être qu’ébloui par la beauté des lieux. Ce théatre construit au XIXème siècle s’impose forcément de par son architecture. Son hall d’entrée et ses colonnes pourraient faire penser que nous sommes à Versailles.
19h45, Lou Lesage, la première partie, entre en scène. Silhouette longiligne et visage caché derrière de long cheveux, la jeune femme est accompagnée d’un batteur et d’un guitariste. Ses parents ont créé le groupe de rock français UltraOrange au milieu des années 90. Les chansons de Lou sont agréables, mais l’impression que la chanteuse n’est pas si à l’aise sur scène se fait ressentir du public. Fausse timidité ?
20h30, les lumières s’éteignent, les musiciens entrent sur scène. Le batteur frappe sur sa batterie et les projecteurs suivent le rythme. Daniel Darc, veste et lunettes noires entre en scène. Il a la classe ce soir, comme l’impression que ce rendez-vous est important pour l’ex chanteur de Taxi Girl. il commence par le titre Serais-je perdu, mais les applaudissements du public lui rappelle que non.
Midinettes et gros durs tatoués sont au premier rang. Des fans de la première heure probablement, et des plus jeunes qui l’ont découvert comme moi, avec ses albums solos. Il interprète La pluie qui tombe, extrait de Crèvecœur, un de mes titres préférés. Le public suit le rythme avec lui, et écoute ses histoires bien souvent noires.
Il nous raconte sa difficulté à séduire des femmes, surtout quand celles-ci sont lesbiennes (Besoin de quelqu’un et La seule fille sur Terre). Daniel Darc est avant tout un conteur, et sur scène il vit pleinement ses chansons. Le voir en concert, c’est aussi l’assurance d’écouter des chansons complètement déstructurées par rapport à l’album. Impossible de chanter dans sa tête tant il accélère ou ralentit le rythme, mais il arrive toujours à retomber sur ses pattes.
Il prend son harmonica pour C’est moi le printemps, un de ses titres les plus enjoués. Laurent Marimbert qui a participé à la réalisation de La taille de mon âme le rejoint sur scène, et s’installe derrière le piano pour jouer Vers l’infini, texte qu’il a écrit.
22h, Daniel Darc salue la scène et se retire. Mais le public le réclame encore. Il reviendra pour interprèter Cherchez le garçon, LE tube de son ancien groupe Taxi Girl, dans une ambiance électrique.
Le concert se clôturera sur La taille de mon âme, une de ses chansons les plus émouvantes.
Au fond de la scène, quatre grandes lettres rouge vif, dont la dernière est brisée, sont illuminés pour un grand Monsieur : D A R C.