Mélodie Cocktail

Publié le 06 avril 2012 par Olivier Walmacq

genre: dessin animé
Année: 1948
durée: 1h15

l'histoire: Mélodie Cocktail a pour maître de cérémonie un masque ayant la voix de Buddy Clarke. Chacune des séquences, dont le titre s'anime grâce à un pinceau sur une partition de musique, s'est chantée par un artiste des années 1940-50.

la critique d'Alice In Oliver:

Etonnant que Melodie Cocktail, une production Walt Disney, réalisée par le quatuor Clyde Geronimi/Wilfred Jackson/Jack Kinney/Hamilton Luske en 1948, soit aussi méconnue. Inutile ici de narrer les grandes lignes de l'histoire puisqu'il s'agit d'un long métrage d'animation composé de sept petites histoires: C'est un souvenir de décembre, Bumble Boogie, Johnny Pépin-de-Pomme, Petit Toot, A la gloire d'un arbre, C'est la faute de la samba et Pecos Bill.

Si l'ensemble ne manque pas de charme et devrait logiquement ravir le jeune public, ce film d'animation est parfois inégal.
Sur les sept histoires qui nous sont contées, certaines sont un peu longuettes et/ou sans grand intérêt. Pourtant, force est de constater que de ce dessin animé porte terriblement bien son nom.

Plus que jamais, la musique tient ici une place prépondérante. C'est par exemple le cas de Bumble Boogie qui raconte le calvaire d'une pauvre mouche, inlassablement poursuivie par des notes de musique assassines.
Certes, sur la forme, Mélodie Cocktail ne fera de mal à personne. Pourtant, sur le fond, la violence est omniprésente ou presque.

Elle prend parfois des formes étonnantes. Dans Bumble Boogie, les notes meurtrières se transforment parfois en papillons, permettant un retour au calme pour la mouche malchanceuse. Hélas, le repos sera de courte durée.
Toutefois, l'insecte volant finira par survivre à son cauchemar, non sans mal. Toujours dans cette thématique de la violence, Petit Toot constitue lui aussi un épisode particulier.

Encore une fois, le scénario est de facture classique. Un bateau vivant, donc, Petit Toot, accumule malgré lui les maladresses.
Rejeté par les siens, Petit Toot doit faire face à la solitude. Qu'à cela ne tienne, le petit remorqueur finira par se racheter une conduite.
Toutefois, même si cette courte histoire finit bien, il est question ici d'autorité, d'abandon, de punition et de solitude.

Pour le reste, Mélodie Cocktail a également des revendications écologiques. C'est par exemple le cas de A la gloire d'un Arbre.
Ce n'est pas forcément l'histoire la plus passionnante. Il s'agit plutôt d'un poème qui retranscrit les difficultés rencontrées par un arbre (comme l'indique l'intitulé). Ce dernier semble malmené par notre société moderne.
Sans compter les nombreuses intempéries. Mais dans notre monde ravagé par différentes tempêtes (souvent provoquées par l'homme lui-même), la lumière semble possible, Dame Nature nous rappelant que nous ne sommes pas grand chose sur notre vaste planète.

Cet intérêt pour la nature se vérifie également dans Johnny Pépin-de-Pomme, ou l'histoire d'un jeune homme qui entre en communion avec l'animal sauvage.
Bref, le cocktail proposé par ce dessin animé est plutôt convaincant, prenant parfois des allures de samba (C'est la faute de la samba) et mélangeant dessin animé et prises de vues réelles. Certes, l'ensemble est tout de même naïf mais devrait (encore une fois) ravir le jeune public. Quant aux adultes, ils auront sans doute plaisir à (re)découvrir ce cru plus que recommandable des studios Disney.

Note: 15/20

 
Mélodie Cocktail (1948)