Thermae Romae, ils sont fous ces japonais!
Intrigué par le pitch peu commun de Thermae Romae, j’ai finalement craqué et je me suis acheté le premier tome. Quand je dis pitch peu commun, je vous laisse juger : un architecte romain en perte de vitesse vivant en l’an 128 va découvrir un passage le menant tout droit vers le japon contemporain. Attention au choc des cultures! Mais notre romain, pragmatique s’il en est, va utiliser ses « voyages » pour « piquer » des idées et ainsi se refaire une réputation dans la Rome antique. Avouez qu’il fallait y penser quand même (voir même se demander quelles substances a ingérée la mangaka..). Mais au final, le manga est un vrai succès au japon (c’est écrit en gros sur l’encart ajouté à la couverture), et c’est mérité, j’espère qu’il en sera de même chez nous.
Et à lire, c’est très drôle! Le bien nommé Lucius Modestus, l’architecte romain, ne parlant pas un mot de Japonais, doit donc se faire comprendre par gestes, mais la différence culturelle (et temporelle) étant telle que bien souvent il ne perçoit pas correctement les intentions de ses interlocuteurs (et réciproquement!). Mais heureusement, il aura à faire à des japonais accueillants et bienveillants qui lui feront découvrir leur culture. Et c’est là ou l’auteure est habile, car bien que totalement différente, ces deux cultures possèdent le même gout pour les bains publics (même si c’est de moins en moins vrai au Japon). Et c’est là toute la pertinence du manga! Ainsi, lucius va piquer les concepts courants dans les bains publics Japonais (la petite corbeille pour mettre ses affaires, la pièce de tissu qui protège l’entrée de bains de la chaleur,..).
Arrivée dans un bain public Japonais pour Lucius
Dans un autre voyage (ben oui, à chaque fois qu’il prend un bain, il se noie à moitié et atterrit au japon!), il se retrouvera nez à nez dans un onsen (source d’eau chaude en plein air ou l’on peut se baigner) avec des singes qui se baignent! Une surprise pour ce romain qui ne connaît que les bains à l’intérieur des bâtiments, mais un excellent concept pour son client (un consul) qui souhaite justement se baigner à l’extérieur tout en profitant de la vue sur le Vésuve!
Et voilà donc Lucius propulsé au firmament des architectes les plus en vue alors qu’il n’est finalement qu’un copieur! Il finira même par travailler pour l’empereur (ce qui lui vaudra des déboires conjugaux!).
Le manga qui parait à un rythme assez lent par rapport aux standards japonais « classiques » n’en est qu’au 4ème tome. Mais malgré tout, il a déjà eu les honneurs d’une (courte) adaptation en animé dont le premier épisode est visible sur wakanim.
Plus surprenant encore, un film est en préparation au Japon!
Mon avis
Comme je le disais le choc des cultures provoque des situations très drôles, j’avoue m’être bien poilé à la lecture des aventures de Lucius. L’auteure, Mari Yamazaki semble être bien documentée sur l’époque romaine (autant que je puisse en juger), ce qui n’est pas tout à fait étonnant puisqu’elle est mariée à un historien italien. Son parcours atypique (elle a voyagé en Europe très jeune ou elle a rencontré son mari) explique sans doute en partie ce manga lui aussi atypique! Entre chaque chapitre, elle nous raconte l’anecdote de sa vie personnelle qui est à l’origine de l’histoire que l’on vient de lire avec ce même humour et cette même dérision que l’on peut apprécier dans le manga.
Le tout est en plus un bon moyen d’en découvrir plus à la fois sur la Rome antique mais également sur le Japon et ses traditions (par exemple, la cuisson de l’œuf dans l’eau de l’onsen). Tout bénéf pour le lecteur donc!
Pour ne rien gâcher, le manga lui-même est de bonne facture, le papier est épais (et bien blanc), la couverture avec un effet brillant et une statue romaine attire l’œil de l’acheteur! Le dessin est également réussi, fin et détaillé, il permet une immersion sans problème dans l’histoire. D’aucuns diront d’ailleurs que le style est plus proche de la BD européenne que du manga (pas d’emploi de trames par exemple). Mais c’est à mon sens un discours d’arrière garde dans un contexte ou la bd est internationale, et puis une bonne BD reste une bonne BD, un point c’est tout!
Certains pourront aussi être agacé par le fait que chaque « séjour » au japon permet à Lucius de trouver les idées liées au projet qu’il a au même moment à son époque. Personnellement, cela ne m’a pas arrêté, cela fait partie du postulat de base du manga (comme le concept du « voyage » aquatique).
A lire d’urgence donc!!
Liens
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