Il y a grosso-modo deux types d'outils de veille sur Internet : des « alerteurs » et des agrégateurs. Les premiers alertent, en général par mail, en fonction d’occurrence que l'on souhaite surveiller. Les seconds compilent des flux, souvent de type RSS, pour surveiller les mises à jour de telle ou telle source. Une troisième famille concerne des outils dont la première utilisation n'est pas la veille mais qui peuvent s'utiliser comme outil de veille. C'est le cas de Twitter.
Twitter, à l'origine, est un outil de fan qui permettait de suivre le quotidien de telle ou telle personnalité. Aujourd'hui, l'usage le plus répandu est l'échange de lien et le partage d'information. Sous réserve donc de sélectionner les bons comptes à suivre, Twitter peut être un outil de veille puissant. Et sa force réside dans la communauté d'utilisateurs, appelée parfois « Twittos », qui – chacun dans leur spécialité – fournissent une information sourcée et triée. En clair : Twitter peut être vu et utilisé comme un réseau de veilleur !
La question maintenant – dans le cadre d'une utilisation de ces réseaux, ou communautés virtuelles thématiques, par des organisations – est : comment évaluer l'information ainsi que le tri qui a été opéré en amont ? Car ici, il ne s'agit plus d'agréger des « flux » impersonnels mais bel et bien d'agréger des individus avec leur subjectivité. On peut parier que sur un nombre suffisamment conséquent d'utilisateurs, l'inter-subjectivité se rapprochera de l'objectivité. N'empêche, ces « agents-facilitateurs » comme les appellent Camille Alloing (voir son blog), ne sont précisément que des « facilitateurs ». Ils ne peuvent en aucun cas être pris pour des outils automatiques à l'algorithme bien huilé. Ce qui fait leur force est aussi leur limite : la subjectivité. Il faudra donc, pour une organisation, opérer un filtre stratégique en interne afin de disposer de la meilleure information. Autrement dit : Twitter comme outil de veille est un début et non une fin. Il n'épargne pas une relecture stratégique des informations ainsi accumulées.
Au point de vue pratique, nombre d'articles sur l'utilisation de Twitter en tant qu'outil de veille existent. Il y a même tout un tas d'applications périphériques qui permettent d'organiser des fils Twitter, de rechercher dans le réseau ou de créer des alertes spécifiques. Comme mon ambition est plutôt de réfléchir sur les principes, je renvoie le lecteur à ces références. Voir par exemple : http://frenchweb.fr/twitter-un-outil-de-veille-puissant/