Voicy le jour, que l’Éternel amant
Fit par sa mort vivre sa bien aimée,
Qui telle mort au coeur n’a imprimée
Ô Seigneur Dieu, est plus que diamant.
Mais qui pourra sentir ce doux tourment,
Si l’âme n’est par l’amour enflammée ?
Souffle luy donc pour la rendre allumée,
L’esprit divin de ton feu véhément.
Pleurez mes yeux de sa mort la mémoire,
Chantez mes vers, l’honneur de sa victoire,
Et toy mon coeur, fay luy son deu hommage.
Ô que mon Roy est invincible et fort !
Ô qu’il a fait grand gain de son dommage !
Qui en mourant triomphe de la mort.
Joachim du BELLAY (1522-1560).
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