Un nouveau modèle climatique a vu le jour. Avec 9.745 combinaisons différentes des trois paramètres souvent sources d'incertitudes : la sensibilité du climat au CO2 atmosphérique, la présence d'aérosol dans l'air et la quantité de chaleur absorbée par les océans. Une conclusion s'impose : la Terre pourrait se réchauffer plus vite que prévu d'ici 2050.
De nombreuses simulations sont utilisées pour prédire l'augmentation des températures durant le XXIe siècle. Elles reposent sur la modélisation de divers phénomènes physiques et chimiques. Pourtant, il est difficile d'étudier les conséquences de variations affectant un seul et unique paramètre tant la machinerie climatique est complexe. Par conséquent, les modèles climatiques reposent bien souvent sur un certain nombre d'incertitudes pouvant affecter les résultats.
Les conséquences des perturbations peuvent être étudiées à plusieurs échelles différentes. Certains climatologues développent des modèles couvrant de grandes zones géographiques, souvent le monde entier, mais ils doivent alors simplifier de nombreux paramètres. D'autres établissent des simulations à l'échelle régionale. Celles-ci peuvent être plus complexes mais se focalisent souvent sur des paramètres précis, tels que les échanges de chaleur entre l'atmosphère et les océans, négligeant d'autres pourtant significatifs.
Daniel Rowlands de l'université d'Oxford a présenté, en partenariat avec de nombreux chercheurs, des résultats de simulations dans la revue Nature Geoscience. Le but : tester les rôles joués par les paramètres causant le plus d'incertitudes pour ensuite estimer le réchauffement climatique à court terme. Petite particularité, le nouveau modèle prédit l'évolution des températures pour plusieurs régions ou bassins océaniques du Globe. Une conclusion s'impose, la Terre pourrait se réchauffer plus vite que prévu d'ici 2050.
Un réchauffement supérieur aux prévisions du Giec ?
Les auteurs ont utilisé un modèle exploité par l'agence météorologique britannique (HadCM3L) qui intègre des informations sur le cycle des sulfures (un aérosol) dans l'atmosphère et sur la dynamique des océans (résolution : 3,75 ° de longitude pour 2,5 ° de latitude). Ils ont ensuite cherché à comprendre l'importance de la sensibilité du climat face à l'augmentation de la concentration en CO2 atmosphérique, du taux d'absorption de la chaleur par les océans et du refroidissement causé par la présence d'aérosols dans l'atmosphère en faisant varier ces paramètres selon 9.745 combinaisons différentes.
Tous les modèles ont néanmoins un point commun, la concentration en CO2 intégrée dans les calculs évolue au cours du temps, passant de 392 parties par million (valeur actuelle) à 520 ppm (valeur prévue en 2050). Ce scénario est qualifié d'intermédiaire. Les simulations ont produit des résultats couvrant l'évolution du climat à partir de 1920 et jusqu'en 2080. Les courbes obtenues pour chaque région du monde ou bassin océanique ont été comparées aux valeurs mesurées sur le terrain entre 1960 et 2010, soit sur une durée de cinquante ans. Les modèles fournissant des données différentes de la réalité pour plus de 20 entités géographiques (soit environ un tiers d'entre eux) n'ont pas fait l'objet d'analyses plus approfondies.
Les modélisations ayant franchi le test éliminatoire prévoient une augmentation des températures de 1,4 à 3,0 °C d'ici 2050, par rapport à la période 1961-1990. Les valeurs les plus élevées sont supérieures de 0,5 à 0,75 °C à celles prédites dans le dernier rapport du Giec. Le réchauffement climatique pourrait donc être plus rapide que prévu...
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