6h30, dans la chambre voisine, celle de la hyène, le réveil sonne, radio… Nostalgie !
Au départ un murmure… Normal, faut que j’émerge… Puis des paroles inaudibles… Normal, j’ai pas encore viré le chat de mon visage… Et enfin le drame ! Le chat descend réclamer à manger et j’entends… J’entends la chanson…
Moment de pure nostalgie donc…
1965… Gilbert Bécaud… Quand il est mort le poète… Paroles de Louis Amade.
Et les amis se mettent à pleurer le poète… Oh oui, les amis pleurent le poète… Et le monde entier se met à pleurer le poète… Oh, oui, tout le monde entier le pleure, le poète… Et on va l’enterrer le poète… Oh bah oui, c’est sur qu’on va l’enterrer le poète… Et où c’est-y qu’on va l’enterrer le poète ? Dans le champ de blé… Le champ de blé ? Oui oui, le champ de blé… Même que du coup, bah y’a des bleuets qui poussent dans le champ de blé. Vraiment ? Beh oui qu’y a des bleuets qui poussent, puisque Gilbert Bécaud le dit et que les cœurs font rien qu’à répéter tout ce qu’il dit…
Non mais… P’tête que c’était super top à l’époque. P’tête même que ça a fait un carton, que des fans hystériques lançaient leurs soutiens-gorge sur la scène lorsque Gilbert Bécaud citait les bleuets. C’est tellement beau… Des bleuets qui poussent dans un champ de blé, doucement fertilisés par le poète en cours de décomposition… Et pis p’tête que c’est juste moi qui n’ai pas l’âme poétique… Je sais pas… Mais quand même, à 6h30… C’est fort…