L’inattendu du
travail de Dominique Delmas sur Konrad Lorenz est la révélation que les
années 60 ont été pour certains l’annonce de la fin du monde. Cela paraît
étrange, aujourd’hui, qu’une période de paix et de plein emploi, de bonheur
tranquille pour beaucoup d’Occidentaux, ait pu susciter une telle angoisse.
Peut-être y a-t-il là une loi de la nature ? Celle appelée
par les scientifiques « du jeune et
du vieux con » ?
Lorenz dénonçait la génération de la consommation, qui,
elle-même, l’accusait d’avoir une guerre mondiale et un génocide sur la
conscience. Aujourd’hui, nous condamnons la génération Y, qui nous demandera
demain des comptes quant au chômage auquel nous l’avons livrée…
Mais ne sommes nous pas les parents de nos enfants, ne nous
doivent-ils pas leurs vices ? Et, à l’envers, ne leur remettons-nous pas
les clés du monde, donc, s’ils périssent, n’en seront-ils pas plus responsables
que nous ?
Et si la haine intergénérationnelle était un moyen de ne pas
assumer ses responsabilités ? Et si nous devions nous préoccuper de faire
changer le monde, plutôt que de nous insulter ? Et si nous étions enfin
responsables ?