Le taux d’épargne des Français atteint un niveau record. C’est facile à expliquer : il est bon de mettre de l’argent de côté pour se protéger contre les aléas économiques et politiques. Et il n’y a pas de quoi s’affoler : l’épargne, c’est une chance pour l’économie.
Un article de l’aleps.
16,8 % des revenus épargnés en 2011 : record depuis 1983. Mais que se passait-il en 1983 ? La gauche appliquait sans ménagement son « Programme Commun », celui de Mélenchon et Hollande réunis, le franc subissait trois dévaluations, les nationalisations avaient été totales, le chômage redémarrait et l’école libre semblait condamnée. Face aux incertitudes politiques, les Français prenaient leurs précautions. Aujourd’hui s’y ajoutent la crise économique, mais surtout la menace sur l’euro, et enfin la destruction du régime des retraites. La réaction normale, c’est bien de mettre de l’argent de côté pour se protéger contre les aléas économiques et politiques.
Les keynésiens obtus crient déjà à l’impossibilité d’une relance : le moteur de l’économie n’est-il pas la consommation ? L’épargne tue la croissance, disent-ils. Mais ils ne se rendent pas compte qu’ils n’ont cessé de dépenser un argent public qu’ils n’avaient pas, ou qu’ils ont confisqué aux quelques Français qui avaient commis l’infamie de s’en sortir.
En fait, l’épargne est non seulement une précaution individuelle, mais elle est aussi une chance pour l’économie. Elle pourrait l’être dès maintenant si l’épargne n’était pas captée par les livrets A (22 milliards l’an dernier), où elle est drainée vers la Caisse des Dépôts et Consignations, bras financier de l’État, et haut lieu du gaspillage en logements sociaux, équipements publics, prêts aux collectivités, etc.
Par comparaison et pour des raisons surtout fiscales, les contrats d’assurance-vie ont chuté (8 milliards collectés en moins), bien qu’il s’agisse toujours du placement favori des Français (1.370 milliards, dit l’INSEE). Voilà qui est mieux, car cette épargne est recyclée par les compagnies d’assurance et les banques et alimente des crédits à l’économie. Les investissements industriels ont légèrement repris depuis quelques mois.
Mais la chance de l’épargne, c’est pour demain. Si d’aventure les Français retrouvaient quelque espoir grâce à un changement radical de politique et une baisse des prélèvements, cette épargne pourrait être immédiatement mobilisée pour une forte reprise : l’argent privé supporterait l’entreprise privée enfin libérée. Tous les ingrédients d’une nouvelle croissance sont présents en France, il ne reste que le catalyseur politique, porteur d’une flamme d’espoir.
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