L’énergie contenue dans des eaux usées d’une ville de 3 millions d’habitants pourrait suffire à fournir de l’électricité à 125 000 foyers. Et les moyens à mettre en oeuvre pour la capter permettraient dans le même temps le retraitement de l’eau.
C’est le résultat de travaux publiés par le professeur Orianna Bretschger, de l’institut J. Craig Venter en Californie. Pour la première fois, ces technologies jusqu’ici limitées à des modèles réduits en laboratoire s’approchent des conditions réelles que rencontrent les gestionnaires de nos égouts.
Photo Flickr CC ifl
La chercheuse a présenté les progrès spectaculaires obtenus ces dernières années lors du congrès de l’American Chemical Society, qui s’est tenu fin mars. Le coût de traitement atteignent aujourd’hui 45 000 $ le mètre cube, une somme 10 fois inférieure à celle qu’il fallait mettre au début du programme.
Mieux encore : l’équipe de San Diego pense pouvoir atteindre désormais l’objectif de 5000 $ le mètre cube. C’est à peu près ce que coûte aujourd’hui le traitement de nos eaux usées.
Pour cela, les ingénieurs ont travaillé sur les processus industriels capables d’extraire les électrons des boues de recyclage et de les conduire dans un circuit électrique. Ils ont réussi à récupérer 13 % de l’énergie théorique contenue dans ces matériaux organiques, avec l’aide d’une bactérie génétiquement modifiée, geobacter sulfurreducens.
Le process de retraitement des eaux usées
La bactérie casse les molécules, et permet que les électrons soient dirigés vers une anode, en même temps que les protons, à travers une membrane qui ne laisse passer qu’eux, sont attirés par une cathode. A partir de là, ils vont se recombiner avec des électrons pour former de l’eau propre ! Magique, non ?
Orianna Bretschger pense pouvoir récupérer jusqu’à 40 % de l’énergie des déchets liquides grâce à cette technologie d’ici quelques années, et parvenir à un process commercialisable dès 2015.
Elle fait remarquer que même si seulement 10 % de l’énergie était utilisable, cela rendrait le traitement des eaux gratuit. Voilà un bon argument pour vendre sa technologie !
Toutefois, ce système ne pourra pas être autorisé avant de vérifier qu’il n’y a aucun inconvénient à répandre ces OGMs, qui se dissémineront immanquablement dans le réseau d’eau potable ou dans les cours d’eau.
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