Premier volet de la Trilogie Berlinoise de Philip Kerr, auteur écossais aussi féru d’investigations historiques qu’habile à susciter un suspens haletant, et qui a choisi de situer les aventures de son héros, le détective Bernie Gunther, dans l’Allemagne nazie, avant et après la guerre.
Evidemment, malgré une traduction très efficace (Gilles Berton), on se meut plus facilement dans ce polar très dense si on maîtrise la prononciation allemande, la topographie particulièrement compliquée de Berlin et l’histoire du IIIème Reich. Car vont défiler des personnages ultra-célèbres, mais qui, à l’époque où se situe l’intrigue, n’ont pas donné encore la pleine mesure de leur noirceur : Heydrich, Himmler, Goering, Goebbels …
Notre détective, un ancien de la police de l’Alex (Alexander Platz) ne cache pas son aversion pour la dictature et n’approuve pas la persécution encore rampante des Juifs, les ziganes, les homosexuels, les communistes, les catholiques. Il va devoir enquêter sur une affaire qui touche un magnat de la sidérurgie, très en vue en ces temps de réarmement camouflé. Herr Six mandate donc Bernie Gunther pour retrouver non pas tant le meurtrier de sa fille, trouvée morte dans sa maison incendiée au côté de son mari, mais le collier de diamants de sa mère, qui a été volé au cours de ce cambriolage qui a mal tourné…selon les premières constatations.
Mais rien n’est simple dans un pays soumis à une dictature où bien des gens disparaissent, se font tabasser ou, comme Gunther, envoyer en camp de concentration (à Dachau, plus précisément) pour y retrouver un perceur de coffres qui s’y cache. Bref, sitôt le premier opus de la série terminé, on ne peut s’empêcher le commencer le deuxième, qui lui, se passe en 1938, en pleine négociation des accords funestes de Münich.
La trilogie berlinoise de Philip Kerr : épisode 1 L’été de cristal,(March Violets)322 p., éditions du Masque, suivi de La Pâle figure, et Un requiem allemand, en tout 1016 p. au Livre de Poche, 9€.