Nicolas Pesquès publie La face nord de Juliau, huit, neuf, dix, aux éditions André Dimanche.
Jaune englouti et jaune saturé
deux monstres pour un seul désir
et l’avantage de la distance
pour ne pas être abandonné
l’avantage de la rupture comme une nouvelle aptitude
*
Et voici que les yeux s’en vont
que les mots mûrissent et tirent sur la longe
jaune sera de l’épaisseur, un pullulement
un caillou dans la tête
un jus glacial
écrire jusqu’à ce qu’écrire transpire
*
La limite est ce moment où les yeux se ferment
sur la rectitude de la couleur
la racine avance,
le ton monte à l’unisson du rose
de la révulsion et du désir
…
la colline revient quittée
elle vient séparément du même jaune
entre mire et bâillon
d’un arrangement qui ressemble par arrangement
*
Son d’un serpent
passage de verbe
dehors appartient à ce jeu
le plus indestructible est son mouvement
un destin de pierre
…
les images sont la même chose à deux pas
rien n’est libre d’aucun appui
on ne peut pas comprendre puisque c’est cela sentir
la merveille de la séparation
Nicolas Pesquès, La face nord de Juliau, huit, neuf, dix, André Dimanche éditeur, 2012, pp. 79 à 82.