Les Brésiliens s'apprêtent à fêter 100 ans d'immigration japonaise. Le Kasato-Maru a jeté l'ancre dans la baie de Santos il y a un siècle avec à son bord plus de 700 japonais qui feront souche. Les Brésiliens appelleront leurs enfants les Nisseis, des fois qu'on les confonde avec les Xingú ou les Yawalapiti. Ca risque pas, il resterait 200 de ces derniers et 3000 des précédents. Il y aurait un million et demi de membres dans la communauté japonaise au Brésil.
En fait, les premiers japonais seraient arrivés en 1903 : quatre pêcheurs qui venaient d'un navire russe qui leur avait porté secours. Ils retournaient au Japon avant de passer six mois à dériver. Ils ont débarqué dans l'actuelle Florianópolis et ont été les premiers immigrants japonais enregistrés. En 1970, Jurozaemon Maeda, un étudiant japonais débarqué à Bahia d'un navire britannique avec son compatriote Ichiro Izuki déprime et a le mal du pays. Maeda se fait harakiri.
En 1888, Manji Takzawa est engagé par l'empereur Pedro II pour enseigner le jiu-jitsu à la garde royale. Enfin, c'est un point discuté... Toujours est-il que s'est développé un jiu-jitsu brésilien. D'ailleurs, tout le monde connaît l'école fondée il y a près de 20 ans par Maître José Henrique Leão Teixeira à Rio.
A partir de 1897 apparaît la Tokio Imin-gaisha (compagnie d'émigration japonaise) qui envoie au Brésil Chukitsu Aoki. La légation japonaise est ouverte à Petrópolis. En septembre 1906 est inaugurée les Casas Fujikasi à São Paulo, au centre de la ville. Quelques dizaines de japonais ont alors séjourné au Brésil notamment des immigrants japonais qui ont fui le Pérou par le Rio Amazonas en 1907. En novembre de cette année-là, Ryo Mizuno signe un contrat avec le gouvernement de l'Etat de São Paulo prévoyant la venue d'immigrants japonais. Quelques interprètes précéderont l'arrivée du Kasatu-Maru.
En 1934, le député Felix Pacheco se lamentait en face de "l'indigestion japonaise" : "Il n'y a pas de remède face à ce mal". Un médecin, Miguel Couto dénonçait le danger de "japonisation du Brésil" et le risque de voir l'Amazonie se transformer en Nouvelle Manchourie. De fait, l'immigration japonaise sera limitée dans les années 30 pour faire face au "péril jaune" (article sur le site terrabrasileira).
Merci à l'ami sino-béarnais qui m'a orienté sur l'article de libé au titre si mignon (Saké do Brasil).
"Maintenant, emmenons la famille pour l'Amérique du Sud" (affiche d'une compagnie japonaise d'immigration, 1925).