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Se maquiller aux années vingt : le rouge pour les joues et les lèvres

Publié le 05 avril 2012 par Cameline

 

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Comme promis, voici la première partie des conseils de maquillage que j'ai trouvé en feuilletant des magazines des années 1920. Premiers pas dans le maquillage "moderne".

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«Le maquillage doit être suffisamment discret pour créer l'illusion de la vérité. 

Pour obtenir ce résultat, il faut :

1° Bien se connaître ;

2° Respecter la nature de sa physionomie pour l'intensifier dans le sens qui lui est propre.

3° Posséder ou acquérir le sens de la couleur, grâce auquel on évitera les coloriages intempestifs et choquants. Il s'agit de fondre les nuances avec suavité.

Le premier point à fixer est la recherche des tons convenant à notre peau, en composant toujours avec la réalité.

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Si l'on a la peau très blanche on ne parviendra pas tout à fait à l'ocrer d'une manière authentique. Et si votre teint est naturellement mat, vous l'éclaircirez certainement par la crème et la poudre, mais jusqu'à un certain point seulement.

« Il s'agit d'abord d'unifier le teint, de faire disparaître les petites imperfections de la peau ». (2)

La crème sera blanc neige si le teint est très clair, et d'un blanc presque bis si la peau est mate.

« Une crème fine, teintée de rose pâle ou de rose thé, selon que l'on est blonde ou brune».(2)

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Il y a une limite à la transformation possible que le bon sens indique , et qu'il est sage de ne pas dépasser. Au lieu de vouloir ressembler à Mme Trois-Etoiles qui a un type tout à fait différent du vôtre, cherchez plutôt à tirer le meilleur parti de celui que la nature vous a donné.

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Le maquillage des joues :

Une coquette avisée recherche d'abord quel est le rouge qui, posé sur son visage, y paraît le plus naturel, et elle opère la même sélection pour la poudre.

Une chose importante est d'harmoniser entre eux les différents produits.

La poudre correspond au ton du fard. On se gardera d'employer simultanément du rouge orangé pour les joues et du rouge pourpre pour les lèvres.

Si une note de rouge se retrouve dans la toilette, ou du rose violacé, il faudra alors « s'accommoder » dans le même ton, sous peine de créer un heurt de nuance.

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Il y a un maquillage du matin et un maquillage pour le soir. Le premier, plus discret, le second plus accusé.

Mais la différence n'est pas seulement dans les valeurs, mais dans les produits eux-mêmes.

Ceux employés pour le jour tirent légèrement sur la mandarine ou le corail, en ce qui concerne les joues, ce qui fait plus naturel sur certaines peaux, alors que d'autres doivent rigoureusement s'en abstenir. Le rouge à lèvres est assez foncé.

Aux lumières, les tons mauves conviennent très bien à certaines femmes, surtout dans les poudres, tandis que le jour ils sont d'un effet funèbre, et le bâton pour les lèvres est plus lumineux, à moins que l'on ne préfère le rouge liquide, le plus adhérent de tous ».

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Pour Marguerite Moreno, le choix est plus tranché : « Bien des femmes ont l'idée saugrenue d'adopter des fards orangés. Nous sommes d'accord pour imiter « la joue froide d'un fruit », selon l'expression de Baudelaire, mais pour l'amour du ciel ! Que ce fruit ne soit pas la mandarine !

La pêche, la cerise, la fraise, un pourpre clair, un rose vif, soit, et toujours dans les tons de carmin qui évoquent, courant sous la peau, un sang jeune et sain, et non pas le souvenir d'une récente jaunisse ».(2)

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« C'est encore une question personnelle qui décide s'il y a lieu d'employer du rouge gras ou du rouge sec compact.

Je crois par expérience que l'on peut cumuler avec bonheur : une légère couche de rouge gras bien étalé, puis on poudre, puis on avive les pommettes d'une touche de la houpette plate chargée de fine poudre colorée – et l'on repoudre encore pour fondre et égaliser.

La poudre est l'estompe dont on se sert dans ce genre de miniature pour obtenir les « fondus » et les « dégradés ».

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Quel que soit le rouge choisi, la façon de le poser est le grand arcane du maquillage.

On le pose près des yeux, mais quelques femmes, pour atténuer le cerne qui creuse et vieillit la physionomie en mettent très légèrement à cet endroit.

« Le rouge nous rajeunit ou nous vieillit, selon que nous le posons haut ou bas sur nos joues.

C'est sous l'oeil qu'est sa vraie place. C'est là qu'il doit toujours être le plus vif, c'est de là qu'il doit partir en se dégradant jusqu'à la hauteur des narines. Le rouge, mis au milieu des joues, donne l'air d'une poupée mal peinte. Mis au bas, il ajoute dix ans à celle qui le dispose ainsi ».(2)

Le meilleur procédé est de prendre au bout du médium une petite quantité de rouge, de le poser à l'endroit qui devra être le plus vif, et de l'étaler en frottant dans un mouvement circulaire. Il est relativement facile d'obtenir dès ce moment le dégradé voulu, mais on peut reprendre les contours avec un linge fin ou la patte de lièvre pour adoucir l'arrêt qui ne devra jamais être brutal.

S'il y a lieu de revenir, on le fait toujours avec très peu de rouge, car il en est comme du sel dans la cuisine : il est aisé d'en remettre, mais difficile d'en retirer !

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Cela, c'est le maquillage élémentaire, celui qui consiste à donner aux joues le vermillon qui leur manque naturellement, à se remettre « deux sous de santé » comme disent les midinettes.

Mais il y a un maquillage plus savant qui, par la seule disposition du rouge, sait remodeler un visage. L'emplacement du fard ne doit pas être remis au hasard.

Il est entendu que toutes les femmes connaissent leur figure et ses imperfections. Il est entendu aussi qu'elles feront devant la glace de patients essais pour trouver « la manière » qui les enjolive le plus sûrement.

Une des meilleures façons de constater les résultats et les modifications, est de ne maquiller qu'une moitié du visage. On se rend vite compte par comparaison avec la partie nue s'il y a progrès ou si l'effet est plutôt nuisible.

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L'art de composer son visage comporte certaines règles logiques.

Sur un visage plat, le rouge est mis de côté. Sur un visage large, il est mis en avant. On évitera de le placer sur les pommettes si celles-ci sont déjà saillantes, mais plus bas et en arrière des joues.

De toutes façons, on ne doit pas rougir exclusivement les pommettes, ce qui ressemble au feu de la fièvre, mais faire rayonner le rouge autour.

Si les joues sont creuses, on mettre le rouge dans les creux. Une touche de rouge au menton allonge le visage.

Il vaut toujours mieux rougir délicatement le lobe des oreilles qui paraitraient décolorées par contraste, excepté si le visage est large, car cela contribuerait à l'élargir encore. » 

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Le maquillage des lèvres

« Il ne faut pas passer le bâton de raisin uniformément sur les lèvres dans le sens horizontal, ce qui fait une bouche « en coup de sabre », mais aviver seulement le milieu de la bouche en dessinant bien sur la lèvre supérieure l'angle nommé « l'arc de Cupidon », et en laissant les commissures intactes ; la bouche en paraît ainsi bien plus petite.

Pour les lèvres larges on se servira de rouge foncé, et pour les lèvres minces de rouge clair, en suivant bien les contours ». 

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Sources :

Cet article est essentiellement composé de l'article (1), et complété par des extraits de l'article (2).

  1. De l'emploi du fard, par Monelle – La Femme de France – 1927

  2. La joue en fleur, par Marguerite Moreno – La Femme de France - 1928

Images :

Image 1 : Dolores Costello - Photoplay -1927

Image 2 : Jetta Goudal - Photoplay-1927

Image 3 : Couverture de Vogue - illustration de Benito Eduardo Garcia -1926

Image 4 : Couverture de Vogue - illustration de Benito Eduardo Garcia -1929

Image 5 : Détail de publicité-Pompeian Bloom’s rouge – "Her color is her own" -1926

Image 6 : Betty Bronson - Motion Picture Classic-1927

Image 7 : Picture Play -1925

Image 8 : Doris Kenyon - Photoplay 1926

Image 9 : Mary Brian - Picture Play - 1926

Image 10 : Détail de publicité-Pompeian Bloom’s rouge – Perfectly Natural-1926

Image 11 : Détail de publicité-Procter & Gamble Co.’s Ivory Soap -1929

Image 12 : Betty Compson -Motion Picture Classic 1928

Image 13 : Joan Bennett -Picture Play - 1929

Image 14 : 1920s Lipstick, via Glamourdaze

Image 15 : Solange David, par Jacques-Henri Lartigue - 1929

Image 16 : Kiki de Montparnasse par Man Ray

Image 17 : Norma Talmadge

Image 18 : Constance Talmadg- Photoplay - 1923

Image 19 : Illustration de Benito Eduardo Garcia - Couverture de Vogue - 1925

Image 20 : Illustration de Benito Eduardo Garcia - Couverture de Vogue - 1926

Image 21 : Cosmopolitan - 1929

Image 22 : Illustration de Porter Woodruff - Couverture de Vogue - 1926

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