Made in France #4

Au programme aujourd'hui, la pop (bien locale en plus) des Love Handles, l'énergie normande des All Cannibals, quelques news et le clip de Monogrenade.
Focus :
Le nom des All Cannibals commence à tourner de plus en plus vite dans la sphère indie.Ils sont trois, ils sont bas-normands, et leur pop a le pouvoir du calva pour flanquer la pêche. "Black Shark Shake-A-Lake" est leur premier album, et diantre que ça sonne bien !
En douze titres, tous parfaitement troussés, les All Cannibals livrent un album super solide, très classe et pourtant joyeux, jamais apprêté. Les rythmiques bien envoyées témoignent d'une assimilation bien maîtrisée de tout ce qui se fait de mieux de l'autre côté de la Manche, avec une science du tube qui ne se dément pas. A chaque fois, il y a le petit truc, l'astuce mélodique qui fait basculer le morceau, le rendant implacablement catchy et irrésistible. Il y a cette guitare de desperado sur "High on the Past" (ta, tadadada... OK, c'est nul quand c'est écrit, mais c'est jouissif à l'écoute), cette vibration post-punk avec un harmonica (mais que vient-il faire ici ?) sur "Riding With Death", ce petit côté "surfeur d'argent" sur "Underwater Surfing Thoughts" quand "Friendly Young Cannibals" sonne comme les débuts des Libertines (oui, quand on ne voyait pas Peter Doherty faire des pubs pour The Kooples...). Même l'essai dream-pop sur les bords de "The Other Side of a Cannibal" marche plutôt bien, même si la palme du meilleur morceau revient certainement à "Joe (Old on the Sunny Side)", petit baril de dynamite de trois minutes. Le tout étant très bien ficelé, il ne reste plus qu'à virer cannibale et de mordre à pleine dents dans cette pop nerveuse bien de chez nous.
(En concert à la Get Wet le 05/05 à l'Heretic)
Le BandCamp / La chronique sur POPnews
Coup d'oeil :
Décidément, c'est très pop aujourd'hui. Décidément, je n'arrive pas à décrocher de la pop très douce des Love Handles, très sympathique groupe bordelais, jeune de surcroît mais qui sait déjà écrire de bien chouettes chansons (et dont j'avais parlé un peu ici).
Deux EP dans le sac, six titres immortalisés, c'est encore peu et j'en voudrais bien plus, mais chaque chanson tient parfaitement la route, et c'est le plus important pour commencer. C'est toujours plein de douceur, voire presque de tendresse, que s'avance le quatuor bordelais. Le second EP, "Cosmopolitan Distrust" est peut-être un peu plus rythmé, un peu moins rêveur que "Cold Cold Heart", c'est en tout cas enjôleur. Peut-être que la production est un poil meilleure (si je vous dis que la production est signée Stéphane Gillet, aussi producteur de All Cannibals...). Peut-être que tout simplement la musique de ces jeunes gens a un écho particulier en moi. Point important : les illustrations des EP sont très chouettes. Toujours est-il que la mélancolie de "Benedictine in Hell" ou "To See Your Mum", l'incitation à lézarder au soleil de "New Dark Ages" sont des éléments de base de ces superbes morceaux, couronnant un groupe discret mais au talent certain, que j'espère voir grandir sereinement...
Le BandCamp / La chronique de "Cosmopolitan Distrust" sur le blog du Muffin Man
News :
Les Crâne Angels remportent le prix Chorus. A eux 15000 euros, du pognon pour tourner, ou aller dans des hôtels cinq étoiles. Ou pas. Et un EP arrivera à la rentrée prochaine. / Petit fantôme qui donne trois titres live, c'est sur son SoundCloud. / Le groupe Gülcher fera l'objet de la prochaine sortie du label Without My Hat Records.
Vidéo :
Monogrenade arrive en France avec un beau début de réputation, avec un rock léger, pas très loin de la chanson, assez précieux. Voici "Ce soir", qui figure sur leur EP "La saveur des fruits". (en concert à l'i.Boat / Bordeaux le 03/05).