Comme pour la musique, on trouve de véritables pépites dans le cinéma indépendant américain. Bellflower en est l’exemple. Un film au budget minuscule signé par un inconnu mais non moins talentueux Evan Glodell. Une bombe, aussi bien pour le film que pour sa B.O.
Bellflower, c’est l’histoire de deux mecs paumés (Aiden et Woodrow) qui, pour sortir de leurs vies moroses, se mettent en tête de construire une super voiture dotée d’un lance-flamme. Une sorte de Dolorean qu’ils appellent Medusa. Sauf que dans les histoires de mecs amis à la vie à la mort, il y a toujours une fille qui vient mettre son grain de sel. Ici, c’est Milly. Une belle blonde qui fera craquée Woodrow. Une histoire d’amour née entre eux, et on sait très bien que ce genre d’histoire se termine mal. On devine l’apocalypse finale, et tout au long du film on attend le moment où ça pète. Milly détruit petit à petit Woodrow. Aussi bien physiquement que mentalement. Bellflower, c’est l’histoire d’un mec qui descend aux en enfers, malgré la présence de son meilleur ami, cette descente est inévitable.
Une histoire bouleversante. Une succession d’images époustouflantes. Un filtre jauni et une pellicule au grain bien visible donne l’impression que le film est sorti d’un placard de grand-père. Sa B.O aussi est absolument parfaite signée Jonathan Keevil. Sans doute la meilleure B.O de film depuis Into the Wild par Eddie Vedder.
Jonathan Keevil, c’est un canadien (tiens donc) qui a grandi à Vancouver. Un producteur de cinéma indépendant, qui fait de la musique pour le plaisir. Ami d’Evan Glodell, il produit son film, et décide de sortir sa guitare afin d’en composer la musique. Un crève-cœur folk. Des arpèges délicats d’une simplicité folle. Simple mais qui accroche. Une voix caverneuse qui provoque l’émotion. Des chansons qui sentent la douleur, transpire la mélancolie et les amours contrariés. Une atmosphère volontairement minimaliste, des chansons qui semblent enregistrées dans un garage, lo-fi qui marquent. Sans doute, le film n’aura pas eu la même saveur sans la musique de Jonathan Keevil.