Jour - 18... Le président-candidat sortant n’a toujours pas présenté de programme. Il devrait le faire incessamment sous peu ais-je lu tout dernièrement et même n’exclurait pas d’ajouter des propositions entre les deux tours ! Ridicule autant qu’abracadabran-tesque. Du jamais vu depuis plus de 50 ans que je m’intéresse de près à la politique ! Il lui manque certainement la baguette magique d’Harry Potter. Quels lapins Duracell - aussi agités que lui - va encore nous sortir ce lamentable prestidigitateur ? Sauf, encore 17 milliards d’économies ou de taxes qui pèseront comme d’habitude sur les pauvres et les vraies classes moyennes.
En l’apprenant je me suis demandé si fonctionnant à l’évidence dans le registre sadique, Nicolas Sarkozy ne serait pas également atteint par une composante très maso car il faut l’être assurément à un grave degré pour espérer l'adhésion de l’électorat - à part les plus riches et le patronat - en ne lui promettant que « du sang et des larmes »… En termes moins recherchés et souhaitant qu’elle lui fît très mal ! je nommerais cela art de se titrer une balle dans le pied.
Ajoutés à la suppression du RSA-jeunes remplacé par la création d’une banque pour la jeunesse. Ben voyons ! Il est accro aux banques - qui ne se souvient qu’il en souhaitait la création pour financer les pays européens en difficulté ? Il doit avoir des copains banquiers, traders ou tutti quanti à mettre aux commandes. Avec force bonus et mirobolants salaires à la clef.
Je passe sur ses ineptes charges contre la CGT et la CFDT. Accusées de tout et n’importe quoi à Florange et surtout ! De faire de la politique… Appeler comme Bernard Thibault à voter contre Nicolas Sarkozy - sans nullement donner de consigne en faveur de Mélenchon contrairement au mensonge aussi gros que sa connerie de Laurence Parisot - est à l’évidence un crime de lèse-majesté. Des mouches ! (forcément à merde). Laurence Parisot étant elle-même une syndicaliste (certes patronale) a bien évidemment tout à fait le droit de faire de la politique en déconnant à plein tube : saluer le bilan exceptionnel de Sarkozy… Ouaip ! Pour les patrons. Après cela qui osera prétendre que la lutte de classes est à ranger au magasin des accessoires : le MEDEF la pratique quasi de la même manière que les patrons de droit divin de la seconde moitié du XIXe siècle ?
S’agissant de la CGT, Nicolas Sarkozy s’est comporté comme le sale menteur qu’il ne peut s’empêcher d’être en prétendant lors d’un meeting à Nantes - il réitéra par la suite plusieurs fois le même mensonge comme à son habitude - que la CGT avait empêché de faire paraître Ouest-France pour nuire à la diffusion de l’interview donnée à ce quotidien régional alors qu’en fait un problème purement technique en était la cause. Je n’invente rien, c’est à lire sur Le Monde du 28 février 2012 Sarkozy accuse la CGT de l'avoir censuré... et répète son accusation trompeuse : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » doit faire partie de son arsenal. Pôv… Sarko qui accuse déjà - au total mépris de la vérité - Le Monde de faire campagne pour François Hollande.
Nicolas Sarkozy prouve d'ailleurs une fois de plus qu'il n'y connaît rien en matière de syndicalisme puisqu'il attaqua stupidement Edouard Martin - délégué du personnel de la CFDT de Florange - d'être un "agité de la CGT" pour l'ensuite présenter comme "un permanent" syndical. Or, les mots ont un sens. Par « permanent » le droit du travail entend une personne qui ne travaille plus dans son entreprise mais à temps complet dans les instances dirigeantes du syndicat, que ce fût au plus haut niveau des confédérations, des branches ou des grandes entreprises. J'ai vérifié : Edouard Martin est simplement "délégué syndical" CFDT de Florange.
Contrairement à Nicolas Sarkozy, je connais suffisamment - de l'intérieur - le monde de l'entreprise et le droit syndical pour savoir qu'Edouard Martin travaille effectivement dans son usine quasi à plein temps, ne bénéficiant que des heures dites "de délégation" accordées au élus syndicaux qu'ils fussent délégués syndicaux, délégués du personnel ou du Comité d'Entreprise ou au Comité d'Hygiène et de sécurité.
Je fus bien contente de lire ce week-end que François Hollande se rebiffait contre Nicolas Sarkozy et sa clique qui s’acharnent contre lui - leur seul vrai programme : taper sur les socialistes en général et le candidat du PS en particulier… Comment en serait-il autrement avec un bilan - économique, fiscal, social et financier - qui constitue autant de « boulets » que traîne le président de la République comme naguère un bagnard de la « chaîne » le conduisant vers les galères de Toulon (au demeurant sa ville fétiche pour porter la bonne parole anti-ultralibérale !).
Quoi ! « Flamby » le molasson qui ose durcir le ton ? Le « capitaine de pédalo » - merci, Mélenchon ! - qui prétend reprendre la barre du navire amiral France de façon ferme et assurée pour le sauver du naufrage où l’on conduit les impérities du prétendu « Capitaine de tempête » loué par ses thuriféraires patentés de l’UMP et de l’Elysée ? Sarkozy, Fillon et toute sa clique s’en étranglent autant de fureur que de stupéfaction…
Fillon qui ne craint nullement le ridicule - et avala tant de couleuvres de la part de Sarkozy sans oser protester ou si mollement, se démarquant timidement mais uniquement pour faire entendre sa voix contre son prochain rival en 2017 : Jean-François Copé - ose réagir quand François Hollande affirme haut et fort à propos de Sarkozy : « Maintenant, on va le taper » (Le Monde 2 avril 2012) en prétendant recadrer Hollande (France-Soir 2 avril 2012).
Taper sur leurs adversaires, recadrer - y compris les membres de leur famille politique lorsque par extraordinaire ils ne sont pas d’accord avec Sarkozy - c’est toujours la même méthode du gouvernement de la peur par la peur, ils ne connaissent que cela. Je doute que cela fît grand peur à François Hollande et ses équipes. Tout au contraire et je lus tout dernièrement qu’il avait trouvé un angle d’attaque - répété partout et par tous de manière à bien enfoncer les clous (du cercueil politique de Sarkozy ?) - qui ne peut que me réjouir : Nicolas Sarkozy serait « un enfant »… Depuis le temps que je le dis et l’écris !
Qu'ils se "recadrent" les uns les autres, autant qu'ils le souhaitent et même si cela leur chante, tentent de "recadrer" François Hollande de la même manière qu'ils exigent des "excuses" à chaque fois que l'opposition réagit à leurs mauvais coups... J'espère pour ma part les voir bientôt sortir du "cadre" médiatique - des « étranges lucarnes » à la mode du Canard Enchaîné parlant de la télévision du Général de Gaulle. Je ne peux plus les voir en... peinture !
François Fillon nous la bâille bien belle en affirmant « Nous ''taper''? Comme si, en démocratie, l'élection était une bagarre de rue, comme si nous étions en guerre entre Français » (…) M. Hollande, on se calme! Ce n'est pas en jouant les gros durs qu'on élève le débat (…) En République, on dialogue, on confronte ses idées, on s'affronte parfois, mais l'objectif n'est pas de ''taper'' ses adversaires qui au demeurant représentent des millions de Français ».
Comme toujours avec Sarkozy, l’Elysée et sa meutes de chiens de garde, quelques phrases suffisent pour déclencher chez moi l'envie de me livrer à une exégèse démentant les mensonges et la connerie des propos. Il y aurait là matière à de longs développements, de quoi remplir au moins quatre pages d’un commentaire de texte. Mais comme je sais - aussi - faire court, je vais tenter de résumer mes critiques.
François Fillon oublie la violence inouïe des attaques contre les socialistes et François Hollande depuis qu’il a été désigné à l’issue des primaires socialistes - que Copé et autres « Affreux, sales et méchants » (merci Ettore Scola de m’épargner des injures !) ne manquèrent pas d’attaquer depuis mars 2011 !. Du « massacre à la tronçonneuse » du même Copé à la « scorpionite » de Fillon himsel : à l’occasion de ses vœux à la presse… donc en tant que 1er ministre de la République !
En passant par d’autres bassesses du même tonneau, dont le drapeau de la peur agité par Bernard Accoyer - que je préfère depuis belle heurette appeler « Abboyer » ! - également à l’occasion de ses vœux à la presse : le 4ème personnage de l’Etat… osant prétendre que les conséquences de l’arrivée des socialistes seraient comparables à celles de la seconde guerre mondiale !
C’est dire à la fois combien leur conception du débat politique est le copié-collé de la bagarre de rue… avec un Sarkozy dont le niveau est celui du bac à sable de la petite école digne de son âge mental et qui est tellement « clivé » lui-même sur le plan psychologique qu’il n’a eu de cesse de diviser les Français - riches contre pauvres, travailleurs et/ou fonctionnaires (encore pire !) contre les chômeurs, les allocataires, etc. - et qu’ils sont précisément « en guerre contre les Français » : les millions d’électeurs qui souhaitent la victoire des socialistes ou, pour le moins, l’échec de Sarkozy. Traitant invariablement les propositions de ses adversaires de « folie »… « C’est c’ui qui dit qu’y est ! »… tout droit sorti de ma cour d’école des Acacias.
M’sieur Fillon donnez moi un seul exemple - je ne vous en demande d’un ! - où pendant les ''cinq piteuses'' du funeste ''sarkozysme réel'' vous, Sarkozy et tous les vôtres auriez débattu démocratiquement et sereinement avec l’opposition sur les grandes questions, ou même les petites, afin de trouver des solutions le plus consensuelles possibles ? J’ai beau chercher dans ma mémoire - je n’ai pas le temps d’aller visiter mes archives - pas une seule ! Et à chaque fois que l’opposition s’est à juste titre refusée au dialogue que vous ne manquiez jamais de biaiser, vous en avez tiré argument pour tenter de piéger vos adversaires. Tactique qui semble au demeurant avoir fait très long feu dans l’opinion publique…
Merci, François d’oser « jouer les gros durs » et de ne surtout pas « te calmer »… Ce n’est sûrement pas le moment. Tu as pris suffisamment de méchants coups. C’est le moment de les rendre. « Œil pour œil, dent pour dent » et au centuple… L’heure n’est plus au consensus si jamais elle l’a été. Pas en tout cas pour la « snipeuse » mémé Kamizole. Je suis une « petite dure » (à cuire). Cela n’a de surcroît rien à voir avec les « gros durs » que d’adopter le ton de la fermeté à l’égard d’attaques aussi incessantes qu’ineptes.
Je peux bien évidemment me tromper mais il me semble que cela ne saurait qu’être payant tant sur le plan des intentions de vote que celui des résultats électoraux les 22 avril et 6 mai 2012. Nicolas Sarkozy aura beau fustiger « les fausses promesses qui n’abusent personne » - proprement risible quand l’on songe à tout ce qu’il promet aujourd’hui et ne tiendrait pas plus qu’après 2007 - la grande majorité des Français ne saurait être dupe.
François Hollande n’est pas « mou » comme le prétendit Martine Aubry et dont l’opposition fit ses choux gras. Tout simplement parce qu’il cherche plutôt le consensus que l’affrontement. Et que contrairement à un Nicolas Sarkozy qui préfère détester, il est plutôt - comme je le suis d’ailleurs - porté à aimer les gens et à la bienveillance. Au demeurant, et à suivre l’actualité de près, le ton ferme opposé aux billevesées et stupides agressions des chiens de garde de la Sarkozie ne date pas de ce week-end.
Je ne rentrerais pas dans le détail des mesures annoncées par François Hollande et listées dans un article du Télégramme La feuille de route de François Hollande en 35 points et qu’il distingue en trois périodes clef :
Sans doute commet-il une erreur de date puisqu’il fait commencer la première le 6 mai 2012 alors que la passation de pouvoir n’aurait lieu - s’il était élu - que le 16 mai 2012 selon les termes de la Constitution, et après proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel.
Toujours est-il que cette première période devrait s’étendre de l’investiture de François Hollande au 29 juin 2012. Etant entendu qu’entre temps auront eu lieu les élections législatives et que dans l’hypothèse d’une défaite de Nicolas Sarkozy, grand nombre de députés sortant de l’UMP craignent pour leurs abattis.
Ensuite de quoi, le nouveau président de la République convoquerait le Parlement en session extraordinaire - comme d’ailleurs le fit Nicolas Sarkozy en 2007 et comme il est de tradition depuis 1981 à chaque changement de majorité - pour prendre diverses mesures destinées autant à effacer un certain nombre de mesures votées par l’UMP depuis juin 2007 qu’à préparer l’avenir.
François Hollande fixant ensuite les bases de l’activité gouvernementale et législative pour une période qui s’étendrait d’août 2012 à juin 2013... Nous sommes donc bien loin de l’habituelle UM/Provisation permanente - ça le défrise ! - d’un Nicolas Sarkozy (sauf en ce qui concerne le bouclier fiscal et les heures sup’ défiscalisées du désormais célèbre « travailler plus pour gagner plus » qui s’est traduit pour le plus grand nombre par travailler plus pour gagner moins quand ils ne perdirent pas carrément leur emploi…
Je n’ai malheureusement pas le temps de m’arrêter au détail des propositions de François Hollande dont la plupart me semblent aller dans le bon sens. Si quelques unes appelleraient quelques critiques de ma part, j’aurais l’occasion d’y revenir. Je me contenterais aujourd’hui d’affirmer clairement qu’en ce qui me concerne, pour l’essentiel son projet tient la - feuille - de route…
Comme je l’ai affirmé souventes fois, je suis pessimiste de nature et n’attendez surtout pas de moi que je vende la peau de l’ours avant qu’il ne soit définitivement mort. Politiquement, me suffisant amplement d’autant que j’aimerais bien savoir comment Nicolas Sarkozy subirait le cas échéant l’échec qu’il redoute au plus haut point. Mais j’oserais voir dans la présentation de la « feuille de route » de François Hollande - par le sérieux de ses propositions - l’amorce d’un regain de faveur de l’opinion publique… Réponse dans les futurs sondages et surtout le 22 avril.