Fievel et le nouveau monde

Les Souriskewitz doivent fuir la Russie prise par une invasion de chats. Lors du trajet en bâteau pour l'Amérique, le petit Fievel tombe à l'eau et perd sa famille. Il va alors tout faire pour les retrouver une fois arrivé au Nouveau Monde...

La critique new-yorkaise de Borat

Don Bluth. Un nom qui ne vous dit peut être rien mais dont l'évocation de ces films vous rappelera probablement des souvenirs.
En sachant que le bonhomme est dans l'animation depuis les années 50. Un dessinateur qui a débuté chez Disney sur La belle au bois dormant et a notamment travaillé sur de gros projets des années 70 (Robin des Bois et Les aventures de Bernard et Bianca pour ne citer que les meilleurs). Voyant que l'empire disneyen se dégradait selon lui, il décide de faire cavalier seul avec Gary Goldman et John Pomeroy, deux autres animateurs du studio aux grandes oreilles, avec qui il fondera son propre studio.
Banjo sera un succès d'estime mais ce sera avec Brisby et le secret de Nimh qu'ils se mettront en selle. En voyant ce dernier, Steven Spielberg décide de le prendre sous son aile comme beaucoup de réalisateurs pour son studio Amblin.

Une collaboration sur deux films qui marchera plus ou moins bien: Fievel et Le petit dinosaure et la vallée des merveilles.
Sorti en 1986, Fievel et le nouveau monde sera le premier film en question et marchera tellement bien qu'il aura droit à trois suites (dont deux en DTV) et une série. Un personnage populaire mais qui depuis au moins une décennie est un peu moins connu auprès de la jeune génération (pas de réédition depuis justement le début des années 2000 et d'ici que lui et sa suite arrivent en BR, c'est pas gagné !).
Et voilà Borat qui passe pour un vieux con alors qu'il n'a pas encore soufflé sa dix-huitième bougie. Don Bluth nous raconte l'histoire de la petit souris, russe de son accabit et devant fuir la mère patrie suite à une abondance de chats et le froid de plus en plus présent. Les Souriskewitz décident d'aller en Amérique, terre de liberté selon eux.

Le réalisateur fait donc une parabole sur les immigrés (ah quel beau sujet actuel!) européens de la fin du XIXème siècle débarquant à Ellis Island.
Une manière comme une autre pour Bluth, ainsi que Spielby et sa fidèle collaboratrice Kathleen Turner d'évoquer le cas de leur ancêtres.
La séquence de la tempête s'avère très mythologique puisque la mer laisse la place à la figure de Poséidon ou Neptune tout dépend (et à vrai dire, on s'en fout c'est le Dieu de la Mer tout simplement!). Une scène sombre bien aidée par la musique de James Horner qui donnera lieu à l'isolement du petit souriceau.
Une fois arrivé en Amérique, il devra faire face aux plans machiavéliques de chats, la méchanceté (la scène où les orphelins se moquent alors qu'ils sont dans la même position pitoyable) et va surtout chercher sa famille restée sur le bâteau.

Un défi de taille puisque la ville est grande et qu'il sera dur de retrouver une aiguille dans une meule de foin. Entretemps, il deviendra ami avec Tony, une souris ricaine dragueuse sur les bords et Tiger, un gros chat looser sur les bords et qui vont l'aider dans sa quête. Pendant ce temps, le père et sa soeur essaye tant bien que mal de le retrouver malgré le peu de chance. Fievel et le nouveau monde s'impose donc comme un film assez touchant dans son ensemble bien que la voix française du héros n'aide pas trop. Elle se trouve d'ailleurs sacrément agaçante au bout d'un moment.
De plus, je ne sais pas si c'est à cause de ma VHS (date de 1998 pour tout vous dire) mais l'animation a pris un petit coup de vieux, ce qui n'est pas le cas du film suivant du réalisateur. La suite, elle, sera beaucoup moins charmante.

Un bon film d'animation même s'il a un peu vieilli.

Note: 15/20