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Nicolas Hulot et le vote planète

Publié le 05 avril 2012 par Hmoreigne

Nicolas Hulot et le vote planètePendant qu'Eva Joly après des galipettes involontaires soigne ses bleus, son ancien adversaire de la primaire écologiste a assuré son retour sur la scène médiatique. Pressé de décliner son soutien à la candidate d'EELV, Nicolas Hulot a botté en touche et invité dimanche soir sur France 2 à voter pour la planète. Il a surtout réussi à faire ce dont a été jusqu'à présent incapable Eva Joly : parler d'écologie.

Redevenu président de sa fondation Ushuaïa, Nicolas Hulot a renoué avec ses habits de chantre, brillant, de l'écologie pour, dans une campagne tristounette, mettre enfin une touche de vert. Au passage, l'ancien animateur de télévision a renvoyé dos-à-dos les deux favoris de l'élection présidentielle, mais aussi les écologistes, en rappelant une vérité simple. On ne peut pas réduire le débat écologique à pour ou contre le nucléaire.

Si la campagne présidentielle française, plombée à dessein par Nicolas Sarkozy, ne décolle pas de la cour de récréation, Nicolas Hulot a souhaité lui donner de la hauteur et la dédramatiser sans y parvenir vraiment. Car parler écologie, c'est mettre sur la table des sujets anxiogènes et constater que si un monde ancien s'achève, le nouveau peine à s'esquisser. Le lendemain, lundi, sur France Inter, dans une grande sincérité, le producteur-animateur à avoué son désarroi face à une société qui ne veut pas regarder la vérité en face et les contraintes auxquelles elle ne pourra échapper (raréfaction des ressources, crises alimentaires et énergétiques …).

Pour autant ce serait un mauvais procès de travestir Nicolas Hulot en prédicateur de l'apocalypse car l'homme dit des choses qui mériteraient attention de la part de notre classe politique. Comme la question de la difficile compatibilité entre les enjeux de court et de long terme. Mais aussi et surtout quand il met le doigt là où ça fait mal, sur le fait que le maintien de nos modes de vie, de nos modèles sociaux et démocratiques dépendra de notre capacité à apporter une réponse aux enjeux environnementaux.

Si en 2007, Nicolas Hulot avait réussi à imposer aux candidats à travers son pacte écologique la question verte, cinq années plus tard, le contraste est saisissant. Aux lendemains de Fukushima la candidate officielle des écologistes ne rassemble sur sa personne au mieux que 3% des intentions de vote. La crise de l'écologie est aussi celle des écologistes signe qu'il est bien difficile de distinguer parmi les formations politiques, qui appréhende le mieux la défense de la planète.

Paradoxalement, celle-ci passe par l'économie et la mise au pas des systèmes financiers et bancaires pour dégager les crédits nécessaires au financement de la transition écologique. Et si le vrai sujet de la campagne était bien là ?

Crédit photo : Olivier « toutoune25 » Tétard


Nicolas Hulot par franceinter


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