Deux études récentes* menées par l’institut Ipsos nous permettent de faire un parallèle entre les critères de démotivation des salariés en poste et les raisons réelles de leur départ.
Aujourd’hui, on constate que la motivation des salariés au travail passe par différents leviers : la qualité de vie (respect, ambiance, relations avec les collègues…), la reconnaissance, le parcours professionnel personnalisé, la rémunération, l’intérêt de la mission, les perspectives d’évolution…
Alors pourquoi les salariés finissent-ils par changer de job ?
La rémunération
Lorsqu’un salarié quitte son entreprise pour un autre poste, ce qu’il étudie en premier lieu et qui fera pencher la balance dans son choix, c’est la rémunération qui lui est proposée en face (77% des interrogés). Et pourtant, lorsqu’on lui demande les raisons pour lesquelles il avait choisi son entreprise actuelle, la rémunération n’arrive qu’en quatrième position (17%), derrière le « hasard et la nécessité de travailler » (39%), l’intérêt du poste et la sécurité de l’emploi. « Ce n’est pas contradictoire (…). La rémunération joue un rôle de bonus, et c’est ce « plus » que recherchent les salariés envisageant de quitter un emploi pour un autre », précise Anne Leroux d’Ipsos Loyalty.
Car selon l’étude, pas moins de 68% des cadres estiment que leur salaire est trop faible par rapport aux attentes de leur employeur et aux missions qui leur sont confiées, et 52% d’entre eux citent la revendication salariale comme leur principale préoccupation professionnelle.
L’intérêt du poste
Ce critère arrive en deuxième position dans le choix de départ d’un salarié (51%). En effet, on ne va pas voir si l’herbe est plus verte ailleurs seulement pour faire un bond en termes de salaire. Il faut aussi y trouver un intérêt et une réelle valeur ajoutée, notamment dans la mission proposée. Contrairement aux générations précédentes, les salariés d’aujourd’hui se lassent plus rapidement et pensent avoir des perspectives d’évolution intéressantes seulement s’ils changent d’entreprise.
D’autres facteurs rentrent également en compte dans la décision de changer de poste, comme la localisation géographique (36%) ou les perspectives d’évolution (29%).
De manière générale, la démotivation d’un salarié est aussi due au fait qu’il a le sentiment de passer trop de temps au travail (51%), de subir un manque de reconnaissance au quotidien (41%) et d’être très inquiet par rapport à son avenir professionnel (29%).
Néanmoins, ces données sont à prendre avec des pincettes, puisque l’étude révèle aussi que pas moins de 86% des salariés français s’estiment globalement heureux dans leur travail dont ils sont plutôt fiers, bien que la note donnée à la qualité de vie au boulot ne soit que de 6,1/10.
Comment expliquer ces chiffres ? L’importance du « facteur travail » pour les habitants de l’Hexagone peut être un élément de réponse. En effet, les Français font partie des Européens les plus impliqués dans leur job, ceux qui en attendent le plus et qui en tirent un réel épanouissement professionnel. La déception est donc plus forte lorsque les attentes sont élevées.
Et vous, pour quelle(s) raison(s) seriez-vous amené à changer de job ?
*L’une menée par Ipsos et Logica sur un panel de 4 000 salariés français et 1 500 salariés de cinq autres pays de l’Europe, l’autre réalisée auprès de 1 000 salariés appartenant à des entreprises de 500 personnes et plus.
Source : lesechos.fr