Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MLNA), principale composante de la rébellion touareg, affirme qu'il ne mènera plus d'actions militaires dans le Nord du pays, contrôlé désormais par ses troupes ou par les islamistes.Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le plus important groupe de la rébellion touareg, a proclamé mercredi soir "la fin" de ses "opérations militaires" dans le Nord du pays.
Cette décision a été prise à la "suite de la libération complète du territoire de l'Azawad et compte tenu de la forte demande de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécuritéde l'Onu, des Etats Unis, de la Franceainsi que des Etats de la sous-région (...)" explique le MNA, qui revendique la création d'un Etat de l'Azawad.
Mercredi soir, le Conseil de sécurité de l'Onu a demandé à la fois aux putschistes de rétablir sans tarder le gouvernement légitime et aux rebelles de déposer "immédiatement" les armes et d'entamer des négociations.
La junte demande aux Occidentaux d'intervenir
Dans un entretien publié jeudi par Libération, le capitaine Amadou Sanogo, patron de la junte malienne, appelle les Occidentaux à intervenir militairement dans le nord du Malicontre les groupes islamistes et les touaregs. "Si les grandes puissances ont été capables de traverser les océans pour aller lutter contre ces structures intégristes en Afghanistan, qu'est-ce qui les empêche de venir chez nous ? Notre comité veut le bien du pays. L'ennemi est connu et il n'est pas à Bamako. Si une force devait intervenir, il faudrait qu'elle le fasse dans le Nord", explique-t-il. "A Bamako, la vie continue, l'administration tourne, les gens vaquent à leurs affaires, notre comité est respecté. Donc il n'y a pas d'urgence à Bamako. L'urgence, c'est le Nord", insiste le leader des putschistes.
Parmi ses adversaires dans le Nord, le capitaine Sanogo refuse de différencier le MNLA et les groupes islamistes. "Pourquoi faire des distinctions entre les groupes armés ? Tant qu'ils continuent à semer la terreur, je ne les différencie pas. Pour le reste, les portes du dialogue sont ouvertes, mais on ne négociera pas l'intégrité du territoire malien", assure-t-il..
Les islamistes se renforcent à Tombouctou
Le mouvement islamiste Ansar Dine, qui a pris le dessus sur ses alliés touaregs dans la grande ville du Nord du pays, a renforcé ses positions militaires mercredi. Deux responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique(Aqmi) ont également remis de nombreux exemplaires du coran et des habits à une association locale.
La Cédéao examine les modalités d'une intervention militaire
Les chefs d'état-major des pays de la Cédéao(Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) étudient le déploiement d'une force militaire régionale. Si l'option militaire était décidée, il faudrait cependant plusieurs semaines avant que les premiers soldats africains n'interviennent sur place.
Rétorsion économique des Etats-Unis
Les Etats-Unis ont décidé de suspendre une partie de leur aide financière au Mali. Les versements suspendus représentent 13 millions de dollars, soit près de 10% de l'aide annuelle totale (140 millions de dollars). L'aide suspendue correspond aux sommes allouées au ministère malien de la Santé, à la construction d'écoles publiques et aux efforts des autorités pour doper la production agricole.