Premier festival de l’été, Panoramas a lieu à Morlaix (la Bretagne, terre fertile en festivals) le 6 et 7 avril, et fête cette année sa quinzième édition. Il propose un panorama (on s’en serait douté) de ce qui se fait actuellement en musique, se basant sur l’électro pour visiter d’autre territoires musicaux, du rap au rock. Cette année, il accueillera une fois de plus des artistes variés français ou étrangers, de Digitalism à Orelsan en passant par Stuck In The Sound. Notre petite sélection de ceux qu’il ne faudra pas rater.
Vendredi
- La Femme (Fra) :
On avait déjà eu l’occasion de croiser le chemin des Biarrots au Festival des Inrocks (où, avouons-le, nous n’avions pas été entièrement convaincus). On compte bien en remettre une couche et nous laisser emporter par cette surf-pop chantée dans la langue de Molière. Auto-produits jusqu’au bout des vagues, ils se produiront au Club Sésame à 20h.
- Stuck In The Sound (Fra) :
2012, et donc déjà dix ans derrière le groupe parisien pour qui on sent que c’est la bonne année. En décembre dernier, ils avaient présenté leur troisième et nouvel album aux Transmusicales (on avait trouvé ça bien). Depuis, Pursuit est sorti : véritable usine à tubes, guitares rock folles et mélodies pop imparables. Pour improviser un concours de air guitar, il faudra donc les retrouver au Club Sésame à 21h20.
- The Shoes (Fra) :
Les Rémois ont présenté leur très attendu premier album Crack My Bones il y a de ça un an : sûrement un des meilleurs albums de l’année, il fait partie de ces réussites mêlant subtilement l’electro à un pop-rock efficace. Un clip impressionnant avec Jake Gyllenhaal plus tard, ils sont les plus beaux représentants de la nouvelle french touch aux côtés de Housse de Racket, ces français qui s’exportent sans mal à l’étranger ; ils sont désormais prêts à faire danser la planète entière. Accompagnés sur scène du duo de batteurs Das Galliano, on retrouvera leur live explosif au Grand Hall à 23h50.
- L-Vis 1990 (UK) :
L’auteur londonien de l’excellent Neon Dreams sorti à l’automne dernier, James Connolly de son vrai nom, mélange sans difficulté des infinités d’influences, de l’afro-beat au disco. Le résultat est une électro-pop imparable, entre groove irrésistible et accents hip-hop. Ce mélange aura lieu au Chapiteau à 00h40.
- Paul Kalkbrenner (All) :
Berlinois dans l’âme même s’il passe le plus clair de son temps à agiter des dancefloors bien éloignés de son Allemagne natale, celui qu’on a rapidement surnommé « Paul Ka » est passé bien vite des boîtes underground aux plus grands festivals du monde, où il livre une techno sans concession, aussi cérébrale que dansante. On retrouvera le héros de l’excellent film Berlin Calling dans lequel il incarne un DJ Berlinois (ça ne s’invente pas) au Grand Hall à 01h10.
- Gesaffelstein (Fra) :
Signé chez Bromance, l’acolyte parisien de Brodinski donnera à voir en live une techno oppressante et froide, mais terriblement ravageuse et magnétique. Personne ne sortira indemne du Club Sésame, où le rouleau compresseur démarrera à 3h00.
Et sinon ?
On osera s’aventurer du côté de Chinese Man et de son hip-hop très électro-funk au Grand Hall à 20h40. A 22h, l’angevin Arno Gonzalez montrera sous le Chapiteau qu’on peut faire de la techno à l’ancienne très actuelle, quand on a un peu de talent.On peut aussi rendre une courte visite (programmée à 22h20 au Grand Hall) à Izia, qui use de beaucoup de guitares pour se débarrasser de son étiquette « fille de » (Jacques Higelin en l’occurence) : ça peut être abrasif et délicieusement sexy, ou tout le contraire, à vous de voir. L’autre possibilité, c’est d’aller voir les parisiens de 1995, à 22h40 au Club Sésame, pour juger de ce que donne en live le hip-hop tantôt old school tantôt futuriste de ceux qui ont beaucoup fait couler d’encre.
Le local Tepr rentre à la maison à 23h20 sous le chapiteau pour un dj set plein d’électro-hip-hop, ça risque de valoir le coup de tendre une oreille. Voir même les deux oreilles. L’électro-punk complètement folle de Kap Bambino devrait faire convulser les foules à minuit pile, au Club Sésame. A 1h20, le mexicain Rebolledo nous fera cadeau de sa musique hédoniste, entre minimale et disco, en ricanant sous sa barbe. A 2h10, on retrouvera Sound Pellegrino Thermal Team, qui compte nous faire suer de l’eau pétillante italienne sous le Chapiteau. A 3h10, au Club Sésame, on retrouvera le dubstep du londonien Modestep, qui piochera dans des sonorités électro-rock pour mieux nous en coller plein la vue.
Samedi
- Juveniles (Fra)
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont forts, ils sont Rennais : ils sont l’étoile filante de la pop française. Inexistants il y a un an, ils ont grimpé un à un tous les échelons du succès, sans jamais se compromettre. Leur délicieux son 80′s et leur incroyable sens du groove leur ont permis de signer chez Kitsuné ? Ils devraient régaler nos oreilles sans aucun mal. Ce sera à 20h au Club Sésame.
- Jupiter (Fra)
Très rapidement signés chez Kitsuné, (généralement) gage de bon goût, le génial duo parisien derrière le tube Starlighter crée une électro-pop sexy qui n’a pas froid aux yeux. A 21h20 au Club Sésame, on aura pas froid aux oreilles non plus.
- DJ Shadow (USA)
Le parrain de l’abstract hip hop et auteur par la même occasion du légendaire Endtroducing vient à Morlaix nous livrer son hip hop planant et subtil en toute délicatesse. Pour s’envoler en compagnie du platiniste très attendu, il faudra aller au Grand Hall à 22h10.
- Rone (All)
On prévoit ici un des lives les plus élégants et excitants de tout le festival ; la techno aux accents lyriques du Berlinois devrait conquérir les cœurs festivaliers. Sous le chapiteau à 00h30.
- Digitalism (All)
Hambourgeois jusqu’au bout des doigts, le groupe derrière le mythique et tubesque album Idealism a sorti l’an dernier I Love You Dude, bien plus eclectique. On devrait être soufflés de voir comment se développent leurs chansons en live ; leur électro puissante r
enflammera le dancefloor du Grand Hall vers 1h10.
- Erol Alkan (UK)
Fondateur du légendaire club Trash et du label Phantasy Sound, le producteur de génie, qui a remixé avec brio aussi bien Daft Punk que Kylie Minogue ou MGMT, nous interpellera avec son côté atypique qui n’oublie jamais l’efficacité. Aux alentours de 2h30, le Grand Hall n’aura d’yeux que pour lui.
- Popof (Fra)
Le parisien qui s’est enfui des free parties hypnotisera les derniers couche-tards, qui vivront cette clôture de la soirée sous le signe d’une techno minimale exigeante et surpuissante. La fin de la nuit, ça sera au Grand Hall à 4h.
Et sinon ?
Le rappeur caennais Orelsan quitte la controverse et s’offre un joli succès avec son récent et inégal Le Chant des Sirènes, qu’il présentera au Grand Hall à 20h40. Sous le chapiteau, à 22h, on retrouvera le duo parisien Glass Figure, qui évoque autant la techno de Detroit que l’acid house. Le jeune (17 ans) phénomène nantais Madeon, auteur de Pop Culture, cette vidéo (dont les millions de vues s’accumulent) d’un mash-up de 38 chansons de la culture populaire, vient mixer à 22h40 au Club Sésame.
Cabos San Lucas est le plus bel espoir techno en Bretagne ; originaire de St-Brieuc, il produit une électro de qualité qui donne des sets prometteurs. On peut aussi aller voir le Flamand Modek, qui sera au Club Sésame à 23h40, dont chacun des morceaux est un hit puissant et savamment destructeur. C2C, collectif de 4 turntablists nantais (mi-Hocus Pocus, mi-Beat Torrent), quadruple champion du monde, viendra scratcher au Grand Hall à 23h40, et il y aura du groove.
A 1h30 au Chapiteau, on aura le plaisir de découvrir Kogura, un Rennais au son glacial et délicat. Christine avait tout détruit sur son passage aux Transmusicales, leur musique aux influences multiples devrait marquer la soirée de son empreinte, à 1h30 au Club Sésame. On enchaînera sans se poser de questions avec le rouleau-compresseur d’Helsinki : Huoratron, dont le passage au Club Sésame est prévu à 2h30. Barbu au crâne rasé, monstrueux et diabolique ; avec lui on s’envolera aux cieux, ou on s’enterra six pieds sous terre. Un quart du Club Cheval sera présent, en la personne de Canblaster : on retrouvera l’éléctron libre parisien au Chapiteau à 3h.
Pour plus d’infos, c’est sur http://www.festivalpanoramas.com que ça se passe. Et si vous voulez payer une bière à votre humble serviteur, retrouvez moi sur Twitter.