AVC: La stimulation cérébrale pour retrouver la parole et la mémoire – 19th annual meeting of the Cognitive Neuroscience Society

Publié le 05 avril 2012 par Santelog @santelog

L'une des incapacités les plus frustrantes pour certains patients victimes d'AVC peut celle de trouver ses mots, alors que l'on sait bien ce que l'on veut dire. L'orthophonie est laborieuse et peut prendre des mois. Cette recherche de l'Université d'Oxford, présentée à la réunion de la Cognitive Neuroscience Society de Chicago, ouvre la possibilité de réduire ce temps de réadaptation de manière significative, avec l'aide de la stimulation cérébrale non invasive.


« La stimulation cérébrale non invasive peut être le moyen indolore, peu coûteux, et sans danger de parvenir à une amélioration cognitive efficace à long terme», explique Roi Cohen Kadosh de l'Université d'Oxford.


De nombreuses études ont déjà porté sur la stimulation cérébrale transcrânienne à courant continu (STCC) : Les médecins appliquent de faibles courants électriques sur la tête du patient par l'intermédiaire d'électrodes pour une courte période de temps, de 20 minutes, par exemple. Les courants passent à travers le crâne et modifient ainsi l'activité neuronale spontanée. Certains types de stimulations excitent les neurones, tandis que d'autres les suppriment. Les patients ne sentent généralement qu'un léger picotement durant moins de 30 secondes. Les effets peuvent durer jusqu'à 12 mois, explique Cohen Kadosh, « liés à des changements moléculaires et cellulaires qui constituent des mécanismes importants de mise en œuvre de l'apprentissage et de la mémoire."


Objectif, parvenir à aider les patients victimes d'AVC à se rétablir: Pour le neuroscientifique Jenny Crinion de l'University College de Londres l'intérêt de la STCC est né justement du souhait de parvenir à aider les patients victimes d'AVC à se rétablir sur le long terme. Alors que l'orthophonie fonctionne bien pour réduire l'aphasie après un AVC, la thérapie peut être d'une lenteur décourageante. Le Dr Crinion suggère donc de coupler la stimulation du cerveau et la réadaptation orthophonique, de telle sorte que la récupération maximale puisse aboutir avec moins d'heures de rééducation. Les chercheurs ont travaillé à comprendre comment la STCC affecte les zones du cerveau impliquées dans la production de la parole. Il ont jumelé une IRMf avec une thérapie par STCC et d'orthophonie durant 6 semaines pour mesurer l'apport de la stimulation cérébrale à l'élocution des patients victimes d'AVC à la fois immédiatement après le traitement, puis 3  mois plus tard. Les patients devaient décrire des photos avec des mots simples et du quotidien, aussi rapidement et précisément que possible.


La STCC peut optimiser la récupération : Les résultats confirment que la STCC peut accélérer la faculté de trouver ses mots à la fois chez les personnes âgées et les patients atteints d'AVC l'imagerie permet d'identifier les parties du cerveau qui doivent être stimulées. Si les résultats sont généralement probants, les chercheurs précisent que ce type de traitement peut ne pas convenir à tous les patients.


Et la mémoire ? Dans une autre série d'expériences qui se penchent sur les effets de la stimulation cérébrale sur la mémoire, d'autres chercheurs de l'Université de São Paulo, ont utilisé la STCC pour tenter d'améliorer la mémoire de patients atteints de la maladie de Parkinson et de la maladie d'Alzheimer. Son travail montre que la STCC peut améliorer la mémoire de travail chez des sujets sains.


Et la numératie ? Cohen Kadosh de l'Université d'Oxford a également étudié une application très différente de la STCC, comment améliorer la façon dont les gens comptent et calculent. Citant une étude récente qui révèle qu'environ 20% des adultes britanniques ont des compétences en numératie inférieures au minimum requis, Cohen Kadosh explique qu'il n'existe actuellement aucune solution pour former les personnes à faibles capacités numériques. Ses études montrent qu'il est possible d'améliorer les capacités numériques en utilisant la STCC appliquée à la zone du cerveau appelée le cortex pariétal postérieur. Les améliorations observées perdurent jusqu'à 6 mois après la STCC.


Source: 19th annual meeting of the Cognitive Neuroscience Society "Using Non-Invasive Brain Stimulation to Enhance Cognitive and Motor Abilities in the Typical, Atypical, and Aging Brain"


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