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Le monde selon Victoire Bonnot

Publié le 05 avril 2012 par Poclatelephage
Honte sur moi, j'avais oublié qu'hier M6 diffusait la saison...au moins 6 de « Victoire Bonnot ». J'ai donc loupé les vingt premières minutes de la série, qui fait à la fois honte à la fiction française et à l'Education Nationale.
A2 - Les dossiers de l'écran par jerome070673
Au menu, hier, nous avions pour préparer la soirée façon « Dossiers de l'écran » du pauvre un sujet sur les mères adolescentes, qui annonçait la deuxième partie de soirée avec la rediff de « 16 ans, bientôt maman », mais également une intrigue sur une prof qui tombe amoureuse de son élève de 17 ans, à mettre en rapport avec « Mourir d'aimer » diffusé au même moment sur France 2.
Le monde selon Victoire Bonnot
Immédiatement, je dois souligner que la pauvre Valéria, la prof de maths super sexy du lycée, n'y peut rien si elle tombe amoureuse de son élève branleur mais doué dans sa matière. Comme l'adolescent est interprété par un mec qui a minimum l'âge de Shirley Bousquet, transfuge de « sous le soleil » et de « Caméra Café », on voit mal comment l'enseignante pourrait résister à la tentation et avoir des remords.
Mais de toute façon dans le monde selon Victoire, il y a deux poids, deux mesures, comme Val est sa pote, elle lui conseille de se faire discrète sur cette relation jusqu'aux 18 ans du gamin, puisqu'elle est amoureuse. La morale en prend un petit coup au passage, mais qu'importe... Je ne recommandais pas non plus le suicide ou la démission de la professeur, mais peut-être une rupture de meilleur aloi, que « je suis trop amoureuse de lui ». Valéria a quelque chose comme 40 balais, et le petit génie est supposé en avoir 17.
Mais bon, de toute façon, Victoire a d'autres chats à fouetter. Elle craint, avec la grossesse d'une gamine, une contagion dans son lycée.
Pour une fois, on va dire que la grossesse adolescente est abordée avec une certaine gravité. Ce n'est pas évident d'avoir un môme quand on est lycéenne, surtout, et c'est là que ça devient victoirebonnesque, quand ses parents, les salauds, ne veulent pas s'en occuper, et désirent obliger la gamine à faire adopter la chair de sa chair.
Bon, au passage, Victoire impose un cours d'éducation sexuel pas très catholique aux élèves. M'étonnerait qu'on distribue des phallus en plastique dans les classes de nos jours, sous peine de voir les associations parentales débarquer au lycée avec des crucifix. Elle contraint également les élèves à se promener avec des poupons hurleurs, y compris en cours. Les profs ne disent rien et de toute façon ils n'ont pas réellement voix au chapitre.
Vous vous souvenez du faux bébé de « Secret Story », qui braillait nuit et jour, et bien Victoire éduque ses ouailles comme des lofteurs.
Au milieu de tout ça, le prof d'anglais se tape deux de ses collègues au sein même du lycée. La hiérarchie est toujours aussi curieuse : un proviseur, une CPE, pas de pions – ils vont et ils viennent en fonction des intrigues...
Ce que je reproche à M6, post après post, sur « Victoire Bonnot », outre la débilité des intrigues, c'est sa haine manifeste et viscérale de l'Education nationale. La scène où la prof d'histoire fait cours en lisant son bouquin est édifiante. En dehors de Valéria, les profs sont tous des cons plus ou moins paresseux.
Je ne parle même plus du jeu de Valérie Damidot, qui ne sait que composer l'agressivité permanente. La pauvre Chantal Lauby, dont on se demande avec tristesse ce qu'elle vient faire dans cette galère, lui donne à l'écran une sacrée leçon d'élégance.
Bref, M6 ferait mieux de ressortir de ses cartons poussiéreux « Les Bleus : premiers pas dans la police » que de nous infliger ça.

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