Depuis que cet article est publié et diffusé, j’ai eu plusieurs feedbacks dont certains, très polémiques. L’article a été largement repris dans des portails, sur Facebook et dans d’autres espaces. Je pense que certaines mises au point sont importantes :
1 – Sur le caractère absolu de la réponse. Je pense que ceux qui concluent l’article en pensant que j’affirme qu’il ne faut investir que dans l’agriculture et l’élevage exagèrent beaucoup. Tel n’est pas mon point de vue. Il n’y a pas d’absolu et c’est d’ailleurs mon introduction. Il y’a cependant des secteurs qui peuvent vite se démarquer quand on a de l’argent en poche et qu’on voudrait le voir produire sur la durée. L’agriculture et l’élevage tiennent le maillot jaune dans ce sens.
2 – Sur le fondement de ce point de vue. Plusieurs choses sont à dire. D’abord la réalité des statistiques. J’ai partagé des anecdotes pour introduire l’idée et le point de vue. Mais mon point de vue n’est pas fondé sur des anecdotes. Mais bien sur des choses plus profondes. J’ai personnellement participé à des travaux soit en tant qu’expert auprès de certains gouvernements, soit en tant qu’expert sur le terrain. Pour certains de ces pays (au moins deux), j’ai même travaillé dans la production des textes de lois sur des secteurs précis de entrepreneuriat. Je ne parle donc pas de simples vues de l’esprit. J’espère trouver le temps pour partager quelques points de vue statistiques sur la pertinence des investissements dans le secteur agricole et le secteur de l’élevage pour approfondir la réflexion que j’ai proposée.
3 – Sur le caractère “banal” de entrepreneuriat dans le secteur agropastoral dans un monde en pleine évolution. Il s’agit malheureusement d’une vue de l’esprit. Il y a dans la réalité très peu d’investissements dans ces secteurs. Et les plus importants sont effectués soit par l’Etat, soit par des Expatriés Occidentaux ou Orientaux. Dans certains pays, quelques entrepreneurs ont pris conscience et ont commencé à s’y mettre. Mais c’est un domaine que les jeunes qui ont les moyens d’investir répugnent…parfois pour des secteurs où ils ont plus de regret. nous avons très très peu de petites (TPE), petites et moyennes (PME) et même de grandes entreprises agropastorales. Il ne faut pas faire de confusion. Cultiver son champ au village, ce n’est pas investir dans l’agriculture, et surtout, ce n’est pas créer une entreprise agricole.
4 – Sur le caractère non prioritaire de l’agropastoral dans le développement de l’Afrique et le besoin de concurrencer l’Occident…Mon point de vue est technique, pas idéologique. L’agriculture et l’élevage sont des secteurs porteurs peu exploités. Est ce qu’ils vont aider à inventer l’ordinateur africain, à créer un smartphone africain, à évoluer avec les TIC…Ce ne sont pas les questions que voulaient aborder cet article. D’ailleurs, on peut philosopher longtemps sur ces sujets. Je n’avais pas pour ambition de faire de la philosophie dans cet article.
5 – Sur les moyens nécessaires et insuffisants pour de véritables politiques agricoles…Je suis d’accord. Mais cet argument me fait sourire parce que ceux qui sont dans le métier savent que ce n’est pas à cause de cela que l’agriculture est un mauvais secteur d’investissement. Au contraire, avec un peu de moyens, on se fait vite un chemin dans l’agriculture malgré les difficultés. Mais je pense aborder ces points spécifiques et dans une perspective plus concrète dans d’autres articles.
6 – Sur Facebook, quelqu’un a commenté cet article en disant que l’artisanat était le meilleur secteur pour investir…Cet argument m’a également fait sourire et ceux qui me connaissent savent bien pourquoi. Oui l’artisanat est un secteur magique et mon avis est qu’avec l’agropastoral il s’agit de deux secteurs piliers. Mais la problématique de l’investissement pour un investisseur n’est radicalement pas la même entre le secteur agricole et le secteur artisanal.
Merci pour vos contributions. De toutes les façons le débat reste ouvert. Même si le but de l’article n’était pas de créer des discussions philosophiques ou simplement idéologiques, mais de l’action, sinon des réflexions portées vers l’action.