Reversi : un jeupolitique

Publié le 04 avril 2012 par Egea

J'avais déjà évoqué les "jeupolitiques", c'est-à-dire cette utilisation des jeux pour comprendre la géopolitique. Après tout, ces schémas qui utilisent des règles et une occupation de l'espace sont utiles pour comprendre les rivalités de pouvoirs sur des territoires. Même si les territoires sont des échiquiers, damiers et autres goban.

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évoquons donc le réversi, dont j'ai déjà parlé à propos de la Birmanie (voir ici). Il est plus réaliste, même s'il est binaire, que le go et les échecs.

En effet, aux échecs, les pièces disparaissent au fur et à mesure, ce qui n'est pas le cas dans la réalité : un ennemi ne disparaît jamais complétement. Au go et au reversi, le territoire se remplit, ce qui correspond à l’expérience humaine

Au go, en revanche, il ne s'agit que d'occupation du terrain, avec des pions interchangeables. Au reversi, il y a un système d'alliances : je dois compter sur mes voisins pour avancer. Et chaque pion est forcément contigu, quand au go, on peut placer n'importe où sur le territoire.

Ainsi, malgré sa simplification schématique, le réversi est un excellent outil d'entraînement à la géopolitique. Un vrai jeupolitique !

Réf : pour une règle simple du jeu, voir ici (la page décrit Othello, qui est la version normalisée du réversi initialement inventé dans les années 1880).

O. Kempf

NB : Ces propos n'engagent que moi et aucune des organisations pour lesquelles je travaille.