Le prix du lait : ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas (Bastiat)
Publié le 04 avril 2012 par MagazinenaggEn décembre dernier, la Régie des marchés agricoles et alimentaires a convoqué les marchands d’alimentation pour savoir s’ils désiraient maintenir un prix minimum pour le lait. Vous avez bien lu, on demande aux marchands d’alimentation s’ils veulent un prix minimum! Malheureusement, le ridicule ne tue pas?
N’est-il pas illégal de s’entendre entre marchands pour établir les prix d’un produit ou d’un service? Sinon, pourquoi le gouvernement a-t-il créé l’Unité permanente anticollusion pour traquer les entreprises qui s’adonnent à cette pratique véreuse au détriment des consommateurs et des contribuables.
Eh bien, vous vous trompez. La collusion est une pratique illégale sauf si celle-ci a été décrétée par le gouvernement. Le gouvernement, c’est le pouvoir absolu et il peut donc contourner la loi en toute impunité.
Mais alors, l’Office de la protection du consommateur s’est certainement opposé à cette pratique? Non, pas du tout, car c’est aussi ça le fameux modèle québécois : la Régie, les marchands, l’UPA, l’Office, les politiciens, sont tous unis pour mieux dévaliser le consommateur.
Tout le système est une arnaque qui, sous prétexte de protéger les consommateurs, avantage les groupes d’intérêt : les marchands, l’UPA, les transformateurs et les grossistes.
Je vous explique. Vous allez voir, c’est simple.
La gestion de l’offre des produits laitiers crée de facto un monopole. Tout le monde reconnaît qu’un monopole doit être réglementé pour éviter qu’il abuse les consommateurs. Donc, le gouvernement crée une Régie pour contrôler le monopole.
Vous allez me dire que si, au départ, le gouvernement n’avait pas créé le monopole des produits laitiers, la Régie n’aurait pas été nécessaire? Bien sûr, mais alors comment aurait-on justifié les avantages dévolus aux groupes d’intérêt?
C’est dans la nature même de l’étatisme de créer un problème et ensuite proposer une solution pour en retirer les bénéfices auprès des groupes d’intérêt. Je sais, c’est caricatural, mais cela décrit bien pourquoi l’étatisme est si cher à l’élite politique et aux biens pensants qui lui servent de faire-valoir.
Malheureusement, à ce petit jeu il n’y a pas de différence entre la gauche et la droite, si ce n’est le domaine d’intervention. Mais dans tous les cas ce sont les mêmes consommateurs et contribuables qui paient.